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Elections Législatives 2024

Législatives: le Front national obtient au moins six députés

Le Front national obtient quatre à six sièges à l'Assemblée.

Le Front national obtient quatre à six sièges à l'Assemblée. - AFP

Ils étaient 120 candidats du Front national à faire campagne pour ce deuxième tour des élections législatives. Ce dimanche, les Français ont tranché: ils seront au moins six députés à représenter l'extrême droite à l'Assemblée nationale.

Après la déception du premier tour, le Front national compte désormais ses députés après le second tour. Et les élus soutenus par le mouvement de Marine Le Pen seront au moins trois fois plus au Palais-Bourbon que lors de la législature précédente.

Elue dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais avec 58,75% des voix, Marine Le Pen, occupera donc un siège à l'Assemblée pour la première fois.

"Nous étions présents dans 120 circonscription, soit deux fois plus qu'en 2012. C'est un vrai motif de satisfaction. D'ores et déjà, sont élus six députés du Front national, dont cinq dans le bassin minier. Nous attendons avec impatience d'autres résultats qui devraient arriver. Je siégerai à leurs côtés puisque les électeurs de la 11e circonscription m'ont élue à près de 56% et 66% sur la ville d'Hénin-Beaumont. Leur confiance est un très grand honneur", a-t-elle déclaré.

"Le système a pris son premier coup de pied dans le cul"

Les autres députés qui la rejoindront au Palais-Bourbon sont: Louis Alliot, qui a remporté la deuxième circonscription des Pyrénées-Orientales (50,56%) face à la candidate MoDem (49,44%); Emmanuelle Ménard, la femme du maire pro-FN de Béziers Robert Ménard, qui remporte la sixième circonscription dans l'Hérault (53,49%); ainsi que Gilbert Collard, qui a obtenu 50.16% dans la deuxième circonscription du Gard face à Marie Sara, candidate REM (49.84%).

"Nous ne devons pas crier victoire, parce que le FN a pris un sacré coup dans la tête. Il va falloir réfléchir très sérieusement au fonctionnement du mouvement et à la manière dont on doit s’organiser. Ce n’est pas normal que dans une région comme le Gard, j’ai eu de telles difficultés. Je me pose des questions et je vais les poser, croyez-moi. (…) Je pense que le système a pris un premier coup de pied dans le cul", s'est-il exprimé sur BFMTV.

Sous réserve de confirmation officielle, les autres députés qui feront aussi leur entrée à l'Assemblée sont Bruno Bilde (12e circonscription du Pas-de-Calais), l'un des plus anciens conseillers de Marine Le Pen, Sébastien Chenu (19e circonscription du Nord), mais aussi Ludovic Pajot (10e du Pas-de-Calais) et José Evrard (3e du Pas-de-Calais).

La défaite de Florian Philippot

Florian Philippot, vice-président du Front national, a quant à lui été battu dans la sixième circonscription de Moselle, avec 42,84%, contre 57,16% des suffrages pour Christophe Arend, le candidat La République en marche. Il a réagit sur BFMTV:

"On a été nous aussi victimes de la vague Macron. Je félicite évidemment mes amis qui sont élus, pour l'instant j'en connais cinq, peut-être qu'on aura d'autres belles surprises, à commencer par Marine Le Pen. (...) Je suis très heureux car nous passons de deux voix à l'Assemblée à au moins cinq, et tant mieux. Ce n'est pas encore énorme, mais cela permet de nous faire entendre un petit peu plus, et peut-être d'incarner une opposition et une proposition alternative par rapport à cette Assemblée qui sera macrono-macroniste". 

"L'objectif du FN était d'avoir un groupe parlementaire, c'est-à-dire 15 députés"

Le parti avait obtenu 13,2% des votes, lors des résultats du premier tour des législatives, soit un peu moins de 3 millions de voix. Comparé à celui de 2012, le FN a donc perdu 500.000 voix en cinq ans.

"On est surtout dans une dynamique de non-participation. L’élection présidentielle a complètement écrasé l’élection législative. Comme si elle n’avait pas d’enjeu. C’est totalement faux. L’objectif du FN c’était d’avoir un groupe parlementaire, c’est-à-dire 15 députés." avait analysé Jean-Yves Camus, politologue et directeur de l'Observatoire des radicalités politiques, auprès de RMC.fr. 

Les dissensions internes ont fragilisé le parti

Les dissensions internes au sein du Front national l'ont également fragilisé: entre le départ de Marion Maréchal Le Pen peu après les résultats du second tour de la présidentielle, l'échec de l'alliance avec Nicolas Dupont-Aignan et de son parti Debout La France, ainsi que le désaveu de Florian Philippot n'ont pas favorisé l'image d'unité entre les frontistes.

"Dans la réalité, le Front national converge intégralement vers les législatives, le mouvement est uni. Il est assis aujourd'hui sur onze millions de Français qui lui ont accordé leur confiance au second tour de l'élection présidentielle (...) Nous sommes dans une grande recomposition de la vie politique et c’est enthousiasmant. Nous allons jouer un rôle essentiel dans cette recomposition", affirmait pourtant sa présidente, fin mai, au micro de RTL

Alexandra Milhat