EDITO - Villeneuve-sur-Lot: effet Cahuzac, et pas seulement…

Le PS éliminé dès le 1er tour de la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot: il y a eu un effet Cahuzac… et un effet Marine le Pen, en forme de sanction du gouvernement.

Nous en parlions il y a tout juste une semaine : la présidente du Front National veut faire de son parti le deuxième de France, derrière l’UMP ou le PS.

Il faut retenir ce score, dramatique pour le Parti socialiste: juin 2012, François Hollande est élu président, le candidat-ministre du budget Jérôme Cahuzac totalise 22700 voix dans la circonscription de Villeneuve-sur-Lot. Un an et une affaire Cahuzac plus tard, la participation chute de 20 points, à 45% et le PS n’engrange plus que 7500 suffrages. Les deux tiers de ses électeurs sont restés à la maison!

Exit le socialiste Bernard Barral et ses 23,5%. La direction nationale du parti rue de Solferino dimanche soir avait un ton fataliste.

Et pendant ce temps, le Front National a fait le plein

C’est la leçon majeure de cette partielle atypique : la deuxième place d’Etienne Bousquet-Cassagne, 26% et 8500 voix, c’est 1000 de mieux que l’an passé! La participation baisse et le FN monte, le parti de Marine le Pen démontre sa forte capacité de mobilisation dans un contexte de crise.

Mais c’est l’UMP qui va sans doute l’emporter. A 28,7% cette année, l'UMP Jean-Louis Costes progresse d’un point et demi mais perd 3500 voix. Harlem Désir a appelé hier soir les électeurs socialistes à faire barrage au candidat du Front National. Ce à quoi le FN a rétorqué: "Harlem Désir et Jean-François Copé ne sont pas là pour sauver la République, mais pour sauver leur place".

Alors, à qui la faute ? Au seul Jérôme Cahuzac ?

Et bien non. D’abord, la gauche est divisée : le candidat écologiste a réalisé 2,78% qui ont manqué à Bernard Barral. Ce qui a fait dire à Bruno Le Roux, patron des députés PS, sur Twitter: "Totalement anormal que la majorité présidentielle ne soit pas rassemblée. Incompréhensible et inexcusable". Réponse du sénateur Vert Jean-Vincent Placé : "pas la peine de chercher un bouc émissaire".

Le PS perd toutes ses partielles. Le député socialiste Christophe Borgel, secrétaire national aux élections, a reconnu hier soir une démobilisation des électeurs socialistes déçus par la politique menée depuis un an. François Hollande, lucide sur M6, a certes évoqué le scandale Cahuzac, mais a reconnu que pour battre le FN, il fallait "lutter contre le chômage, donner une perspective à la nation, être exemplaire". Il y a urgence, les municipales ne sont que dans dix mois.

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Jean-François Achilli, Directeur de la Rédaction de RMC et éditorialiste sur RMC et BFMTV.

Il intègre la rédaction de France Inter en 1998, intègre le service politique en 2000, dont il prend la direction en septembre 2008. Il rejoint RMC en décembre 2012 comme directeur de la rédaction et éditorialiste RMC/BFMTV.

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Jean-François Achilli