Doubs: le déplacement de Manuel Valls " honteux" selon le Front national

Après Bernard Cazeneuve, c'est Manuel Valls qui s'est rendu ce jeudi dans le Doubs pour apporter son soutien au candidat PS Frédéric Barbier. L'élu local affrontera dimanche la candidate FN Sophie Montel au deuxième tour de la législative partielle. Des interventions politiques qui ont suscité la colère du Front national.

C'était d'une importance capitale pour Manuel Valls. Le Premier Ministre a souhaité venir soutenir en personne Frédéric Barbier, candidat PS à la législative partielle du Doubs. Face au Front national, le Parti socialiste veut mettre toutes les chances de son côté pour remporter l'élection de dimanche. Lors d'une conférence de presse aux côtés de Frédéric Barbier, Manuel Valls a déclaré que "cette circonscription ne peut pas être représentée par quelqu'un qui fait de la théorie des races". Des propos visant notamment la candidate FN du Doubs, Sophie Montel, qui avait défendu Jean-Marie Le Pen en 1996 sur ses déclarations concernant une éventuelle "'inégalité des races". Mercredi, c'était Bernard Cazeneuve qui s'était déplacé pour participer au meeting de soutien du candidat PS. Le ministre de l'Intérieur avait insisté sur l'importance de ce vote: "au moment du choix que vous aurez à faire, vous aurez un peu de la République entre vos mains". Confiant, il a déclaré aux partisans présents au meeting: "Je pense que vous allez gagner, je le sens et je le sais".

Le Front national "horripilé" par ces déplacements

Des interventions politiques qui ne sont pas au goût du Front national. Steeve Briois a donné ce jeudi une conférence de presse à Allenjoie aux côtés de la candidate FN du Doubs. Il a dénoncé "un détournement des moyens de la République au profit de la campagne électorale du candidat socialiste" à la législative partielle. Le vice-président du FN a ajouté que Manuel Valls et Bernard Cazeneuve "devraient être neutres". Sophie Montel et lui se disent "horripilés" par ces déplacements "au frais de l'État". Ils "se déguisent en agents de communication, alors qu'ils ont autre chose à faire, je trouve ça honteux", a déclaré la candidate FN du Doubs. Si les tensions sont palpables entre les deux partis, l'UMP n'échappe pas non plus aux critiques. François Hollande lui a reproché ce jeudi de ne pas se prononcer contre le FN pour la législative partielle du Doubs. Longtemps adepte du ni-ni, Nicolas Sarkozy a depuis changé d'avis en souhaitant "faire barrage au FN". Mais lors d'une conférence à Abou Dhabi, le Bureau politique de l'UMP a opté pour le vote blanc. François Hollande a indiqué que lorsqu'il a été confronté en 2002 au choix entre Jean-Marie Le Pen et Jacques Chirac à la présidence de l'Etat, il n'a pas "hésité une seule seconde".

Johanne Eva Desvages avec AFP