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Le CSA songe à assouplir les règles de temps de parole en campagne électorale

Les onze candidats à l'élection présidentielle de 2017, le 20 avril 2017 dans les studios de France 2 à Saint-Cloud.

Les onze candidats à l'élection présidentielle de 2017, le 20 avril 2017 dans les studios de France 2 à Saint-Cloud. - Martin Bureau - pool - AFP

Dans son rapport sur les élections qui se sont tenues en France en 2017, le CSA plaide pour une réduction de la période d'égalité stricte de temps de parole et s'interroge sur les cas exceptionnels lors de la réserve.

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a rendu ce mardi son rapport sur les campagnes électorales des élections présidentielle et législatives de 2017.

"Jamais le CSA n'a été autant mis à contribution pour assurer sa mission de garant de l'expression pluraliste des courants de pensée et d'opinion, avec indépendance et impartialité", souligne le Conseil à cette occasion. "Jamais l'institution n'a reçu aussi peu de réclamations", note-t-il également.

En complément du rapport, plusieurs propositions sont formulées en réponse à "certaines difficultés rencontrées par les éditeurs (...) dans le cadre des règles en vigueur".

Notamment celle de réduire à une semaine la période d'égalité stricte de temps de parole entre les prétendants à l'Elysée avant le premier tour. Le Conseil fait en effet remarquer que les "petits" candidats ont ainsi bénéficié de près de la moitié du temps de parole, pour un score relativement faible à l'issue du premier tour.

"Distorsion entre l'audience électorale et l'exposition médiatique"

Le CSA relève ainsi "une distorsion entre l'audience électorale et l'exposition médiatique", constatant que "les cinq candidats ayant obtenu les plus faibles scores lors du premier tour (réunissant au total 4 % des suffrages exprimés) auront bénéficié de 45 % des temps de parole et des temps d'antenne" dans les deux semaines précédant le scrutin.

Pour l'institution, ce problème se pose "dès lors que le nombre de candidats habilités à participer au scrutin est significatif". Le CSA note qu'il serait "utile que le législateur réévalue l'incidence (de la validité des candidatures) sur la couverture éditoriale (...) en vue du premier tour".

"La France n'est pas à l’abri d'agissements qui auraient pu peser sur le choix des électeurs"

L'autorité de régulation de l'audiovisuel fait aussi mention de la diffusion, quelques heures avant le début de la période de réserve avant le second tour de la présidentielle en mai dernier, de nombreux documents internes au mouvement En marche!.

"Le piratage (...) a montré que la France n'était pas à l’abri d’agissements qui auraient pu peser sur le choix des électeurs", s'inquiète le CSA.

"Face à des éléments nouveaux de polémique électorale les mettant en cause, les candidats pourraient être en mesure d'y répondre utilement (...) tandis que les journalistes seraient en mesure d’indiquer au public que des informations peu fiables sur certains candidats circulent sur internet et qu'une extrême prudence doit être apportée avant de les croire voire de les partager", propose-t-il.

Liv Audigane