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Elections départementales 2015: le mode d'emploi

Enveloppe de vote et carte d'électeurs: deux éléments utiles lors des départementales, les 22 et 29 mars prochain

Enveloppe de vote et carte d'électeurs: deux éléments utiles lors des départementales, les 22 et 29 mars prochain - SEBASTIEN BOZON - AFP

Un nouveau nom et un nouveau mode de scrutin, mais aussi des compétences et un avenir flou pour les conseils départementaux: les élections départementales apportent du changement à l'occasion du scrutin organisé les 22 et 29 mars prochain. Mode d'emploi.

Une large majorité des électeurs français sont appelés aux urnes les 22 et 29 mars 2015 à l'occasion des élections départementales. De nombreux changements sont à noter à l'occasion de ce scrutin. Tour d'horizon.

> Une "nouvelle" élection

Les élections départementales remplacent les élections cantonales, tandis que les conseils généraux deviennent les conseils départementaux. Les élus dirigeront toujours les départements pour six ans. Ce scrutin sera l'occasion de nombreuses premières:

- L'ensemble des cantons seront renouvelés en même temps et non plus par moitié tous les trois ans.

- Seules exceptions, Paris, Lyon, la Martinique et la Guyane ne votent pas. La capitale et la nouvelle grande métropole, depuis le 1er janvier 2015, sont à la fois commune et département. Le Conseil municipal remplit ainsi le même rôle.

En Guyane et en Martinique, une assemblée unique sera mise en place en décembre 2015 à l'occasion des régionales.

- Le nombre de conseillers départementaux change aussi en rapport avec la nouvelle carte des cantons, censée "mieux respecter les équilibres démographiques du département", selon le ministère de l'Intérieur, mais aussi à une modification du mode de scrutin (ci-dessous). On est passé de 4.035 cantons à 2 054, soit 4.108 conseillers qui correspond à une hausse de... 73 élus.

> Mode de scrutin

Les départementales 2015 seront aussi une première en termes de parité: les candidats doivent se présenter en binômes mixte (homme et femme), et le binôme suppléant doit respecter la même consigne. Aujourd'hui encore, les sièges des élus en poste sont occupés par 86% d'hommes.

Pour être élu au premier tour, il faut totaliser la moitié des suffrages exprimés plus une voix, mais il faut aussi que ce total corresponde au minimum au quart des inscrits.

Pour se présenter au second tour, il faut obtenir au moins 12,5% des voix au premier tour. Chaque candidat qui atteint ce score est en droit de se maintenir. Ensuite, celui qui arrive en tête emporte l'élection. 

> Dates importantes

Les partis politiques français ont dû déclarer leurs candidats depuis le 16 février, mais la campagne officielle ne débutera que le 9 mars prochain. Le scrutin, en deux tours, aura lieu les 22 et 29 mars 2015. A chaque fois, les bureaux de vote seront ouverts de 8h à 18h, ou 20h dans certaines grandes villes. Il est aussi possible de voter par procuration en cas d'empêchement.

Pour le cas des départementales, on parle aussi d'un "troisième tour", puisque les nouveaux conseillers doivent ensuite élire le président de l'institution et on peut envisager certains accords. 

> Des conseillers départementaux avec quelles compétences?

C'est le grand flou de cette élection. Il n'est même pas certain que ces compétences soient arrêtées avant le vote. La réforme territoriale qui donne plus de "pouvoir" aux 13 futures région de France va modifier les compétences des départements. Assemblée nationale comme Sénat débattent encore de leur répartition.

L'une des idées évoquées par l'exécutif serait de recentrer le travail des départements sur les questions sociales et de la solidarité territoriale. Aujourd'hui, ces collectivités gèrent notamment les transports et les collèges. Ce pourrait ne plus être le cas. 

> Quel avenir pour les départements?

Néanmoins, des éclaircissements sont attendus, d'autant que reste en suspens la suppression de la moitié des conseils généraux (ou départementaux) à l’horizon 2021 comme le souhaite le Premier ministre Manuel Valls afin notamment de prendre le temps de transférer les compétences vers les intercommunalités comme le Grand Paris, Lyon Métropole ou autres.

Au départ, la totalité des départements devait disparaître, mais sous la pression de ses alliés radicaux de gauche, Manuel Valls avait dû se résoudre à ne pas supprimer la moitié d'entre eux, notamment ceux en secteur rural et qui ne bénéficient pas d’une grande agglomération sur leur territoire. 

S.A.