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Départementales

"Faire sauter" des mosquées: une investiture RN retirée aux départementales en Corrèze

Danièle Delavaud, candidate RN aux départementales à Uzerche, a perdu l'investiture de son parti après la découverte d'anciens tweets à caractère raciste (illustration)

Danièle Delavaud, candidate RN aux départementales à Uzerche, a perdu l'investiture de son parti après la découverte d'anciens tweets à caractère raciste (illustration) - AFP / Thomas Samson

Danièle Delavaud, candidate RN dans le canton d'Uzerche, risque l'exclusion du parti après la découverte de tweets datant de 2017 dans lesquels elle appelle "faire sauter" les mosquées de France.

Le RN a retiré mardi l'investiture d'une candidate, qui sera convoquée en vue d'une possible exclusion, aux élections départementales en Corrèze après la découverte de propos "inacceptables" sur Twitter en 2017 où elle évoquait le fait de "faire sauter" des mosquées, a-t-on appris ce vendredi auprès des instances locales.

Le parti d'extrême droite a retiré les investitures de Danièle Delavaud et son conjoint Jacky qui se présentaient respectivement en tant que titulaire et suppléant sur le canton d'Uzerche, a appris un correspondant de l'Agence France-Presse auprès du délégué départemental du Rassemblement National Valéry Elophe, confirmant une information de France Bleu Limousin.

"C'est une déception, mais je ne peux pas tolérer ce genre de propos inacceptables qui ne sont pas à l'image du RN", a justifié le responsable local, précisant qu'il ignorait ce que devenait cette candidature, déjà validée en préfecture.

"Retour au bled"

Il a indiqué avoir alerté les instances nationales après la découverte en début de semaine des anciens tweets de la candidate. Cette dernière "sera convoquée dès que possible" avec son conjoint devant la commission des conflits du parti à Nanterre, qui peut prononcer une exclusion à leur encontre, a précisé Valéry Elophe.

Dans ces tweets publiés en octobre et novembre 2017, notamment en réponse à l'eurodéputée Les Républicains Nadine Morano, on peut y lire : "Qu'on arrête de construire des mosquées je suis ok pour les faire sauter", "Flash ball..... ne vous gênez pas les CRS bimbardez-les vous avez le soutien des français (sic)".

Ou encore: "Retour au bled il fait beau et bon ...le soleil y est plus chaud y est plus chaud que chez nous et toutes ces associations à dissoudre ... elles grèvent le budget des communes (sic)", selon des captures du compte qui était inaccessible vendredi.

"Je n'avais pas la maturité"

"Je ne savais même pas qu'elle avait un compte Twitter. Je n'avais pas du tout idée qu'elle ait pu faire ces tweets-là", a assuré Valéry Elophe.

Interrogée au micro de France Bleu Limousin, l'intéressée a regretté que cette décision intervienne "cinq ans après". "S'ils l'avaient vu avant, ils m'auraient prévenue, je l'aurais supprimé (...). C'est sûr que je suis très contrariée d'avoir fait ça. Je n'avais pas la maturité que j'ai aujourd'hui, depuis que je milite, maintenant depuis 2017", a-t-elle déclaré à la radio.

JP avec AFP