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Coronavirus: la collectivité territoriale de Guyane demande le report des municipales

Image d'illustration d'une urne de vote

Image d'illustration d'une urne de vote - AFP

Dans l'incertitude de l'évolution de l'épidémie, les conditions sanitaires et les résultats possiblement faussés d'une élection durant la crise du coronavirus, la collectivité territoriale de Guyane demande un report du second tour des municipales.

Le président de la Collectivité territoriale de Guyane, Rodolphe Alexandre, a demandé ce jeudi, dans un courrier au Premier ministre, le report du second tour des élections municipales, en raison de la "généralisation de l'épidémie" sur le territoire.

"On constate aujourd'hui une dissémination des cas en tous points du territoire, y compris sur des communes qui jusqu'alors n'avaient jamais été touchées", écrit Rodolphe Alexandre, jugeant que "nous nous trouvons désormais dans l'incapacité de prévoir comment l'épidémie évoluera".

"Je vous demande d'envisager dès à présent l'annulation" du second tour des municipales, "et par voie de conséquence de l'élection dans son ensemble en Guyane", poursuit-il, estimant "incohérent voire déraisonnable d'appeler les personnes concernées à se déplacer en masse pour aller voter, alors que nous n'avons de cesse dans le même temps de multiplier les appels à la population à limiter ses déplacements".

De mauvaises conditions pour faire campagne

Il se dit "parfaitement conscient que le maintien en poste encore plusieurs mois de maires fragilisés par des résultats au premier tour parfois défavorables est quelque chose de très problématique", mais "l'inconfort d'une telle situation ne saurait en aucun cas justifier que l'on fasse prendre des risques pour leur santé à nos concitoyens", ajoute-t-il.

Le président de la collectivité souligne en outre que le résultat de l'élection risque d'être "faussé, tant par l'incapacité des candidats à faire campagne dans de bonnes conditions (...) que par la probabilité d'un fort taux d'abstention".

Le préfet de Guyane a pris mercredi un décret durcissant les conditions de rassemblement et de circulation de la population, prévoyant même un reconfinement pour les 16 communes (sur 22) touchées par le virus, du samedi 21h au lundi 5h00.

917 cas déclarés

Pendant cette période, seuls les déplacements brefs dans la limite d'une heure quotidienne et dans un rayon d'un kilomètre autour du domicile sont autorisés, "liés à l'activité physique individuelle des personnes, à la promenade avec les seules personnes regroupées dans un même domicile, ou aux besoins des animaux de compagnies".

Le décret prévoit également une extension du couvre feu de 21h à 5h pour 14 de ces 16 communes, tous les autres jours de la semaine (Camopi et Saint-Georges, à la frontière avec le Brésil, y étant déjà assujetties). La Guyane compte jeudi 917 cas déclarés, dont 35 hospitalisations et 7 personnes en réanimation.

Dans un autre courrier à la ministre des Outre-mer Annick Girardin, Rodolphe Alexandre considère que la situation actuelle sur le territoire est "totalement incompatible avec une éventuelle levée des motifs impérieux de déplacements" obligatoires pour se rendre en Guyane.

Il se dit en revanche favorable à un test PCR 72 heures avant de prendre l'avion, puis à un autre test sept jours après l'arrivée des passagers sur le territoire, similaires à l'expérimentation en cours aux Antilles et à la Réunion.

R.B., avec AFP