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Élections à Lyon: Yann Cucherat dénonce une "cabale" pour entraîner la chute de Gérard Collomb

Le candidat à la mairie de Lyon, au profit duquel s'est effacé la tête de liste LR, pointe du doigt la responsabilité de certains membres de LaREM dans l'échec d'une alliance en vue du second tour.

L'alliance conclue entre Gérard Collomb, Yann Cucherat et Les Républicains (LR) n'a pas engendré qu'un séisme politique local. Elle met en lumière, à la manière d'un miroir grossissant, les luttes fratricides qui secouent La République en Marche (LaREM). Avec comme ultime symbole, la création de groupes dissidents à l'Assemblée nationale ces dernières semaines et la perte de la majorité absolue.

Yann Cucherat, poulain en politique de Gérard Collomb, dresse un constat amer de ces tensions entre les différents courants du parti présidentiel. Invité sur le plateau de BFM Lyon ce jeudi soir, le candidat à la mairie de la ville ne comprend toujours pas pourquoi son alliance avec LR le prive de l'étiquette du parti présidentiel. Il fustige une sanction à "géométrie variable". "Je pourrais citer Bordeaux, reprend l'intéressé, où il n'y a pas eu de problème".

Une main tendue refusée

Comment l'expliquer? "Je crois qu'il y a une cabale derrière Gérard Collomb et mes équipes pour faire en sorte qu'il chute, a-t-il lancé. Des détracteurs locaux ont fait remonter au niveau national des messages qui ne sont pas en cohérence avec ce que nous portons au niveau local. Je pense à des députés de LaREM." Il cite notamment Hubert Julien-Laferrière et Thomas Rudigoz, des élus proches de David Kimelfeld, candidat dissident de LaREM à la métropole.

Yann Cucherat l'assure, l'objectif qu'il partageait avec Gérard Collomb était de rassembler "de la droite aux centristes et aux dissidents de LaREM" en vue du second tour. Y compris Georges Képénékian, crédité de près de 12% des voix au premier tour. Celui-ci a refusé la main tendue.

"Une affaire personnelle"

"Je crois qu'il fait une affaire personnelle de la relation qu'il a avec Gérard Collomb et qu'on n'est plus dans une dimension politique, mitraille Yann Cucherat. Georges Képénékian voulait être tête de liste, maire de Lyon, et que Gérard Collomb sorte du jeu."

La déception se lit sur le visage de Yann Cucherat. L'intéressé ne dément pas: "Je leur en veux de ne pas avoir mis leur ego et leurs intérêts personnels de côté pour servir le projet collectif". Et il déplore l'éloignement de La République en Marche de son objectif originel: "Il me semblait qu'au fondement de ce mouvement, l'objectif était d'aller chercher des gens de sensibilités différentes pour porter des projets cohérents pour le territoire".

Florian Bouhot