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Politique

Echirolles: Hollande et Valls sur place lundi soir

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Le président François Hollande et le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, étaient attendus lundi soir à Echirolles, près de Grenoble, après le lynchage de deux jeunes hommes vendredi soir dans un quartier de la ville.

François Hollande et Manuel Valls étaient attendus lundi soir aux alentours de 19h30 pour une visite surprise à Echirolles, près de Grenoble.
Vendredi soir, deux jeunes hommes âgés de 21 ans ont été tués à l'arme blanche par une bande d'agresseurs.
Le président de la République et son ministre de l'Intérieur étaient en route pour Echirolles lundi en début de soirée. François Hollande et Manuel Valls doivent rencontrer les familles des victimes de la rixe, selon l'entourage de Michel Destot, le maire de Grenoble. Le chef de l'Etat a déjà parlé aux familles des victimes par téléphone.
Les forces de l'ordre étaient déployées dans le quartier lundi soir.

Une marche blanche mardi après-midi

Aucune interpellation n'a encore eu lieu dans cette affaire, trois jours après le meurtre à l'arme blanche de Kevin et Sofiane, tous deux âgés de 21 ans. Les appels à l'apaisement se sont multipliés lundi dans le quartier, notamment au lycée Marie-Curie d'Echirolles, où avaient été scolarisés les deux victimes.
« Nous appelons tous les élèves, tous les jeunes d'Echirolles et d'ailleurs, tous les parents, à la dignité et à l'apaisement, ont déclaré lundi matin les professeurs du lycée dans un message lu aux élèves. Les seules réponses face à un tel drame sont celles de la fraternité de la solidarité et de la non violence ».
Une cellule d'écoute composée de deux psychologues, d'un médecin conseil de l'inspection académique et d'une infirmière a été mise en place.
Une marche blanche « à la mémoire de Kevin et Sofiane » est prévue mardi à 18h.

« Un cauchemar éveillé »

La mère de Kevin, Aurélie Noubissi, a dit vivre un « cauchemar éveillé (...). Mais on est aussi réconfortés par l'élan de solidarité qu'il y a tout autour de nous. Ca me touche beaucoup, ça montre que ce pays a encore une âme ».
Aurélie Noubissi réclame justice et plus de moyens pour la sécurité dans son quartier, comme de l'éclairage, de la vidéosurveillance ou des agents de police de proximité. « Je n'ai aucune haine... Plutôt de la pitié », a-t-elle ajouté.
A son tour, Renzo Sulli, le maire communiste d'Echirolles, a réclamé lundi plus de moyens en effectifs policiers et le classement de la ville en zone de sécurité prioritaire. « Mais la réponse n'est pas seulement policière. Il faut qu'on redonne de l'espoir aux jeunes par des politiques éducatives, d'insertion et de formation », a-t-il ajouté.

Rivalité entre quartiers

A la suite d'une première dispute, Kevin, étudiant en master, et Sofiane, âgés tous deux de 21 ans, ont été lynchés vendredi soir à Echirolles, par un groupe d'une quinzaine de jeunes munis de manches de pioche, de marteaux et de couteaux. Aucune interpellation n'avait encore eu lieu lundi.
Tout aurait débuté par une première dispute vendredi vers 17h entre Wilfried, petit frère de Kevin et un camarade, à la sortie du lycée.
Scolarisé en 1ère, Wilfried, 16 ans, « ne parle pas, il est assommé, sous le choc », a déclaré Jean-Louis Lopez, proviseur du lycée.
Quant à son grand frère Kevin, c'était « un gamin studieux, sérieux, qui ne sortait pas et incitait ses camarades à travailler », a-t-il ajouté.
Lundi, une poignée d'élèves en larmes étaient rassemblés en petits groupes devant le lycée. D'autres distribuaient un tract proclamant « Non à la violence, non à la barbarie » et appelant à la marche blanche de mardi.
« C'étaient des gens bien, sans problèmes, qui n'ont jamais rien fait de mal dans la vie, ils ont laissé leur peau pour défendre deux plus jeunes qu'eux », a confié d'une voix tremblante Mégane, 17 ans.
Dans le parc Maurice Thorez d'Echirolles, où a eu lieu le drame, des amis ou des voisins avaient accroché des bouquets de fleurs à un arbre tandis que d'autres venaient se recueillir ou déposer des mots en hommage aux victimes.
« Ca fait de la peine, c'était des jeunes adorables, témoigne Alvinn, 25 ans, visage rond coiffé d'un bonnet gris. On essaie de calmer les jeunes parce qu'il y en a qui ont envie de se venger ».
Selon lui, cette violence trouverait sa source dans une rivalité entre les deux quartiers de la Villeneuve, à cheval entre Grenoble et Echirolles.
« Depuis les années 70, c'est eux contre nous. Mais c'est la première fois que ça tourne comme ça », a-t-il affirmé.
C'est à Echirolles, une commune située aux portes de Grenoble, que l'ex-président Nicolas Sarkozy avait fait un discours sur la sécurité qui avait marqué un tournant à droite de son quinquennat.

La Rédaction, avec agences