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Dupont-Aignan : « Juppé traduit une certaine lassitude de la majorité »

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Nicolas Sarkozy « se fout du monde », estime Alain Juppé. Et ce n'est visiblement pas Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République, qui dira le contraire.

L'ancien Premier ministre et actuel maire UMP de Bordeaux, Alain Juppé estime que le gouvernement « se fout du monde » sur les modalités de la suppression de la taxe professionnelle, principale recette fiscale des collectivités territoriales. Des propos qui confirment que les différends se multiplient entre le gouvernement et sa majorité parlementaire, comme l'explique Nicolas Dupont-Aignan, député-maire de Yerres (Essonne) et président de Debout la République : « Ce que dit Alain Juppé, c'est ce que moi je ressens en tant que maire. D'ailleurs, je vais lancer bientôt un mouvement d'élus indépendants, puisque l'Association des Maires de France s'est couchée et ne dit rien ! Donc il faut bien que des maires libres - comme beaucoup - disent : cette réforme est en train de marcher sur la tête. Pour dire : est-ce que dans notre pays, on peut éviter de passer de l'immobilisme au bouleversement ? Est-ce qu'on peut trouver une voix moyenne qui est celle de la réforme intelligente, face à l'emporte-pièce ? Les Français attendent des changements, mais qui apportent un plus, et pas un moins. Donc Alain Juppé traduit une certaine lassitude de la majorité. »

« Un exercice du pouvoir, impulsif et personnel »

Et Nicolas Dupont-Aignan de fustiger la façon de gouverner de Nicolas Sarkozy : « Le Président de la République a été élu et a donné un grand espoir aux Français. Il faut le reconnaître. J'ai voté pour lui - même si j'étais sceptique - parce qu'il y avait volonté de rupture intéressante. Et ce quinquennat, qui était celui d'un immense espoir, est en train de devenir celui d'une immense désillusion. Parce qu'il y a un problème d'exercice du pouvoir, un pouvoir impulsif et personnel, un phénomène de cour, la volonté de tout contrôler et le fait de ne jamais écouter. Quand je le dis, certains sourient. Quand Alain Juppé le dit, on commence à s'interroger.

L'exemple de la taxe professionnelle est intéressant. Le Président de la République dit, un matin : la taxe professionnelle c'est un mauvais impôt, au 1er janvier 2010, il sera supprimé. Il a raison de dire que c'est un mauvais impôt. Et on apprécie souvent ce volontarisme de Nicolas Sarkozy. Mais il a tort de croire qu'en 2 ou 3 mois, on va supprimer un impôt qui assure la moitié des ressources des collectivités locales. Parce que gouverner, c'est prévoir, écouter, réussir à remplacer la taxe professionnelle par quelque chose de mieux. »

Pour écouter l'intégralité de l'interview de Nicolas Dupont-Aignan, cliquez ici.

La rédaction-Bourdin & Co