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Politique

Du mariage gay aux fonctionnaires: le social, pas le sociétal

Les Coulisses de la Politique, de Jean-François Achilli, du lundi au vendredi à 7h20 sur RMC

Les Coulisses de la Politique, de Jean-François Achilli, du lundi au vendredi à 7h20 sur RMC - -

Les fonctionnaires sont en grève aujourd’hui, en pleine semaine de conflits sociaux chez Renault, PSA, Goodyear, Virgin… Et pourtant, le gouvernement ne va rien changer à sa politique.

Et c’est Jean-Marc Ayrault en personne qui en a fait la démonstration : mardi, 18h, le Premier ministre pousse la porte du bureau national du Parti socialiste, rue de Solferino, pour une opération de com', une de plus, en direction du parti qui commence à montrer des signes d’impatience. Le premier Ministre, comme on l’appelle dans le jargon, annonce ses consultations des formations politiques en vue d’une réforme constitutionnelle ; Certains se regardent dans la salle. L’instant a quelque chose de surréaliste : l’exécutif parle de droit de vote des immigrés, l’Assemblée commence sa bataille autour du mariage homo, Christiane Taubira déballe sa circulaire GPA, mais quid des vraies préoccupations des Français ?

C’est alors que le leader de l’aile gauche du parti interpelle Jean-Marc Ayrault…

Emmanuel Maurel, vice-président du Conseil régional Ile-de-France, à la tête de Maintenant la gauche, explique que le FMI est hostile aux politiques de rigueur, qu’il faut renoncer au retour aux 3%. Et que le pays, confronté à la crise et à des plans sociaux massifs a plutôt besoin d’une politique de relance. Un avis qui serait de plus en plus partagé dans les rangs socialistes.

Et que répond Jean-Marc Ayrault ?

Rien, ou pas grand-chose, si ce n’est qu’il tient le cap, que les réformes du gouvernement vont porter leurs fruits. Le ton est aimable, convenu. Mais la discussion, une petite heure tout de même, tourne au dialogue de sourds. Le problème, explique Emmanuel Maurel, est que la BPI, la banque publique d’investissement, dotée de 40 milliards d’euros, ne suffira pas à relancer une machine écrasée par la rigueur. Quant au crédit d’impôt aux entreprises, les 20 milliards promis par le gouvernement vont bénéficier aux patrons des Mittal, Sanofi et autres Renault déjà sur la sellette sur le front social.

L’attente est forte dans le pays et les politiques se trompent de discours?

C’est bien ça le problème : 72% des Français trouvent que le débat sur le mariage a trop duré, selon un sondage YouGov pour le Huffington Post. 70% des électeurs de Nicolas Sarkozy, 74% de François Hollande, 75% de Marine le Pen.
Les fonctionnaires, les ouvriers, les classes moyennes, étranglés par la crise, n’ont que faire de la PMA, de la GPA, du droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales, tous ces sujets qui occupent la une des médias. Le quinquennat est aujourd’hui à un tournant : François Hollande le sait très bien, les Français veulent du social, pas du sociétal.

Ecoutez ici les Coulisses de la Politique de Jean-François Achilli de ce jeudi 31 janvier

Jean-François Achilli|||

Directeur de la Rédaction de RMC et éditorialiste RMC/BFMTV

Il intègre la rédaction de France Inter en 1998, puis le service politique en 2000, dont il prend la direction en septembre 2008. Il rejoint RMC en décembre 2012 comme directeur de la rédaction et éditorialiste RMC/BFMTV.

>> Suivez-le sur Twitter @jfachilli

Jean-François Achilli