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Politique

Don du sang des homosexuels: le gouvernement taclé par son propre camp

Les homosexuels devront respecter 12 mois d'abstinence sexuelle pour pouvoir donner leur sang.

Les homosexuels devront respecter 12 mois d'abstinence sexuelle pour pouvoir donner leur sang. - Ana Arevalo - AFP

La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a annoncé ce mercredi l'ouverture du don du sang aux homosexuels mais sous certains conditions, comme l'absence de rapports sexuels pendant un période d'un an. Une mesure qui n'a pas tardé à faire réagir.

Depuis 1983, les personnes homosexuelles étaient exclues du don du sang. Pour réparer cette disposition discriminatoire, le gouvernement a décidé d'accorder aux hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes la possibilité de donner leur sang. "C’est la fin d’un tabou et d’une discrimination. Dès le printemps 2016, on ne pourra plus être exclu du don du sang en raison de son orientation sexuelle", a confirmé Marisol Touraine, la ministre de la Santé.

Mais cette nouvelle disposition va se faire sous certaines conditions. Après un premier retour sur expérience, les règles imposées aux homosexuels pourront être rapprochées de celles des hétérosexuels au printemps 2017. Avant cela, les hommes ayant des relations avec d'autres hommes devront faire voeux d'abstinence sexuelle pendant un an pour pouvoir donner leur sang. Et c'est ce dernier critère qui fait réagir.

Croire mais pas pratiquer

Si "le Parti socialiste salue la volonté de la ministre de la Santé (...) qui tout en sécurisant le processus du don du sang de mettre fin à cette discrimination", le Parti radical de gauche (PRG) lui regrette "les premières restrictions (...) à l'exercice de ce nouveau droit". "Le gouvernement socialiste met donc fin à une interdiction pour la remplacer par une autre", surenchérit l'UDI dans un communiqué. Mais sur les réseaux sociaux, des élus de gauche sont allés plus loin pour critiquer ces mesures, et notamment des 12 mois d'abstinence exigés pour donner son sang.

C'est Sergio Coronado qui a lancé les hostilités. Le député de la 2e circonscription des Français de l'étranger a ironisé en comparant l'ouverture du droit du sang aux homosexuels à la religion.

Alors qu'Anne Hidalgo, la maire de Paris, appelle à "aller plus vite au bout de la levée de la discrimination", Jean-Luc Romeiro a été plus vindicatif. L'adjoint au marie dans le XIIe arrondissement a assuré sur Twitter qu'"être gay n'est pas un risque, être hétérosexuel n'est pas un risque". Mercredi, l'élu parisien a expliqué sur le plateau du Grand Journal que cette restriction pousserait encore les gens "à mentir" sur leur orientation sexuelle. 

Justine Chevalier