BFMTV
Politique

Doit-on pouvoir juger un président en exercice?

-

- - -

Alors que Jacques Chirac a annoncé qu'il ne ferait pas appel de sa condamnation à deux ans de prison avec sursis, les dirigeants de gauche réclament la réforme du statut pénal du chef de l'Etat. Ont-ils raison?

La condamnation de Jacques Chirac à deux ans de prison avec sursis dans l'affaire des emplois fictifs de la ville de Paris relance le débat sur l'immunité pénale du chef de l'Etat en France. L'opposition souhaite la remettre en cause si elle revient au pouvoir en 2012.

« Une situation inconfortable »

Jean-Marie Le Guen, député socialiste de Paris, est pour la réforme : « Evidemment, il faut une réforme du statut pénal du chef de l'Etat. On voit bien comment cette absence de réforme aboutit à des situations inconfortables. On se trouve face à un jugement nécessaire mais décalé dans le temps, et qui aboutit à condamner une personne très diminuée. Il faut, et il aurait fallu que Nicolas Sarkozy mette en place ce à quoi il s'était engagé, c'est à dire une réforme du statut pénal du chef de l'Etat. »

« Il faut laisser le chef de l'Etat agir »

Le sénateur UMP Philippe Marini, lui, pense qu'il faut laisser le président travailler: « Je pense que le chef de l'Etat qui nous représente dans le monde, dont le mandat ne dure que cinq ans, il faut qu'on le laisse agir et travailler. Si, de toute éternité, cette irresponsabilité pénale a existé, c'est pour de bonnes raisons, et que cela reflète une sagesse qu'à mon avis il serait bon de faire perdurer. »