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Dix-sept candidats pour faire oublier Jérôme Cahuzac

Dix-sept candidats se bousculeront ce dimanche lors de la législative partielle de la troisième circonscription du Lot-et-Garonne, à Villeneuve-sur-Lot, pour succéder à Jérôme Cahuzac dans un scrutin qui pourrait faire le bonheur du Front national, qui en

Dix-sept candidats se bousculeront ce dimanche lors de la législative partielle de la troisième circonscription du Lot-et-Garonne, à Villeneuve-sur-Lot, pour succéder à Jérôme Cahuzac dans un scrutin qui pourrait faire le bonheur du Front national, qui en - -

par Claude Canellas VILLENEUVE-SUR-LOT, Lot-et-Garonne (Reuters) - Dix-sept candidats se bousculeront ce dimanche lors de la législative partielle de...

par Claude Canellas

VILLENEUVE-SUR-LOT, Lot-et-Garonne (Reuters) - Dix-sept candidats se bousculeront ce dimanche lors de la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot pour succéder à Jérôme Cahuzac dans un scrutin qui pourrait faire le bonheur du Front national, qui entend profiter du scandale.

L'ancien ministre socialiste du Budget, qui a démissionné de son poste après avoir admis détenir un compte clandestin à l'étranger, a longtemps caressé l'idée de se représenter devant les électeurs qui l'avaient élu député en 2007, réélu en 2012 et dont il a été le maire de 2001 à 2012.

Mais il a finalement jeté l'éponge, ouvrant la voie à une petite armée de prétendants à sa succession dans la troisième circonscription du Lot-et-Garonne.

L'effervescence provoquée par l'affaire est largement retombée à Villeneuve-sur-Lot, où les électeurs semblent se désintéresser du scrutin.

"Je ne connais pas les candidats, ils sont trop nombreux, et je n'ai pas d'intérêt pour la politique. Alors Cahuzac et les autres, pour moi c'est la même chose", dit Claudine Vincent, 43 ans, qui se demande si elle va aller voter.

Ce que confirme Pascal, un fonctionnaire de 46 ans.

"J'ai toujours été très intéressé par la politique, j'ai voté régulièrement mais maintenant je suis dégoûté. Je ne voterai pas. Il y en a marre de toutes ces histoires, à droite comme à gauche", explique-t-il.

Les candidats des principaux partis traditionnels ne sont pas loin de penser la même chose et craignent l'abstention.

"Dix-sept candidats, c'est ridicule. Ce n'est pas fait pour redonner de la crédibilité car moi j'attends de cette élection que les électeurs qui ont été trahis retrouvent l'espoir et la confiance dans les politiques", dit l'UMP Jean-Louis Costes.

LE FN EN EMBUSCADE

C'est la montée du Front national qui inquiète le candidat socialiste Bernard Barral, 66 ans, ancien ouvrier agricole devenu chef d'entreprise dans l'agroalimentaire.

"Voir un parti raciste et xénophobe qui fleurit un peu partout, c'est vrai que ça peut faire peur et c'est une des raisons qui m'ont poussé à être candidat", dit-il.

Terre d'immigration, le Villeneuvois est également un territoire en difficulté où le taux de chômage atteint 11,70%, le plus élevé de la région Aquitaine (9,90%).

"Le chômage élevé, le pouvoir d'achat en baisse, les commerçants qui ferment, les centres-villes qui se désertifient, les gens qui se sentent abandonnés, l'immigration, l'insécurité, tout participe à ce que les gens qui rejettent les partis traditionnels soient plus réceptifs à mon discours", estime Etienne Bousquet-Cassagne, un étudiant âgé de 23 ans qui est soutenu par la présidente du Front national, Marine Le Pen.

Un sondage de l'Ifop le plaçait il y a un mois en troisième position (21%) au premier tour en l'absence de Jérôme Cahuzac, derrière Jean-Louis Costes (30%) et Bernard Barral (23%).

Mais si l'ancien ministre s'était présenté, le FN arrivait en deuxième position avec 22% des voix derrière Jean-Louis Costes (27%), et devant Bernard Barral (19%).

Jérôme Cahuzac n'aurait selon ce sondage obtenu que 11% des voix mais de nombreux électeurs ont du mal à l'oublier.

"Personne ne conteste le bon boulot qu'a fait Jérôme Cahuzac. Il a fait une erreur, mais il a reconnu les faits. Ici, je sens beaucoup plus de déception que d'amertume. Mais les gens commencent à tourner la page", pense Bernard Barral, qui se dit optimiste pour le résultat final.

L'enjeu de cette élection n'a échappé à personne au point que des ténors de la politique sont venus soutenir leur poulain.

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls et celui de l'agriculture Stéphane Le Foll sont venus soutenir le candidat socialiste. A droite, Jean-François Copé, Xavier Bertrand et Bruno Le Maire auront aussi battu le pavé villeneuvois, tout comme Marine Le Pen et Marion-Maréchal Le Pen pour le FN.

Edité par Yves Clarisse