Diffamation: Mélenchon fait condamner NKM, Copé et Juppé

Pour avoir accusé publiquement en 2012 Jean-Luc Mélenchon d'avoir des accointances antisémites, les trois ténors de l'UMP ont été condamnés jeudi à 1.000 euros d'amende chacun, avec sursis.

"Il y a assez d'antisémites dans notre pays pour que des pyromanes puissent s'amuser à inventer de faux antisémites". Jean-Luc Mélenchon n'a pas tardé à réagir à la condamnation pour diffamation ce jeudi de Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-François Copé et Alain Juppé par le tribunal correctionnel de Paris.

Les trois ténors de l'UMP sont condamnés à 1.000 euros d'amende, avec sursis, pour avoir accusé publiquement l'ancien président du Parti de gauche d'accointances antisémites, pendant l'entre-deux tours des élections législatives de 2012. Ils devront également verser 1.000 euros chacun de dommages et intérêts au titre du préjudice moral. Tous ont décidé de faire appel de ce jugement.

"Des relations sulfureuses avec des personnalités antisémites"

En juin 2012, en trois jours, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-François Copé et Alain Juppé avaient pointé du doigt les liens supposés de Jean-Luc Mélenchon avec des personnalités antisémites.Tous faisaient référence au compositeur grec Mikis Theodorakis, dont le leader d'extrême gauche avait relayé sur son site, en 2011, l'appel contre le plan d'austérité imposé à la Grèce.

Un parallèle avait été fait par les trois personnalités de l'UMP avec des déclarations antisémites faites en 2003 par le compositeur grec. Quand NKM reprochait, sur France 2, à Jean-Luc Mélenchon d'accueillir "sur son site, des gens qui faisaient des profession d'antisémitisme", Alain Juppé s'était ému, sur France Inter, que l'ancien président du Parti de gauche entretienne "des relations sulfureuses avec certaines personnalités qui prônent l'antisémitisme". Jean-François Copé avait enfoncé le clou en taxant Jean-Luc Mélenchon de "cautionner des propos qui ne sont pas les nôtres".

Dès la décision du tribunal correctionnel rendue, Nathalie Kosciusko-Morizet et Alain Juppé ont fait savoir qu'il allaient interjeter appel de leur condamnation dès ce vendredi.

"Enorme"

Depuis, Jean-Luc Mélenchon a toujours assuré n'avoir jamais eu vent des propos de l'artiste. Après la condamnation par la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, il s'est félicité de cette décision. "L'antisémitisme est un délit. Il doit donc être condamné comme tel", écrit l'ancien président du Parti de gauche sur son blog. "Accuser à tort quelqu'un d'être antisémite est aussi un délit".

Plus naturel, il a exulté dans un SMS envoyé à un journaliste de Libération. 

J.C. avec AFP