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Politique

Deux ministres sur le front des algues vertes en Bretagne

La secrétaire d'Etat à l'Ecologie Chantal Jouanno et le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire (à droite) -ici en compagnie du maire de Binic Christian Urvoy- se sont rendus dans les côtes d'Armor pour vérifier les effets de la mise en oeuvre du plan de

La secrétaire d'Etat à l'Ecologie Chantal Jouanno et le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire (à droite) -ici en compagnie du maire de Binic Christian Urvoy- se sont rendus dans les côtes d'Armor pour vérifier les effets de la mise en oeuvre du plan de - -

BINIC (Côtes d'Armor) (Reuters) - Venus lundi en Bretagne vérifier les effets de la mise en oeuvre du plan de lutte contre les algues vertes,...

BINIC (Côtes d'Armor) (Reuters) - Venus lundi en Bretagne vérifier les effets de la mise en oeuvre du plan de lutte contre les algues vertes, Chantal Jouanno et Bruno Le Maire ont insisté sur la nécessité de poursuivre les efforts engagés sur le long terme.

"Il n'est pas question de relâcher les efforts", a dit le ministre de l'Agriculture en foulant le sable de la plage de Binic, quotidiennement nettoyée de ses algues vertes.

Bruno Le Maire a appelé à "ne pas stigmatiser" les agriculteurs qui ont fait "les efforts économiques et financiers" pour réduire les engrais azotés dans les sols qui se transforment en nitrate dans les cours d'eau.

Il s'agit de la principale cause de la prolifération des algues vertes en Bretagne.

La secrétaire d'Etat à l'écologie a estimé de son côté qu'il était "utopiste" d'attendre des résultats "dans un court terme" et qu'il faudrait "au moins dix ans" pour que le problème des marées vertes soit "traité définitivement".

La visite des deux membres du gouvernement en Bretagne intervenait quelques semaines après les discussions à l'Assemblée sur la loi de modernisation agricole qui a soulevé une polémique sur un amendement concernant l'assouplissement des règles d'extension d'élevage.

"Il s'agit seulement de simplification administrative (...). On a trouvé un point d'équilibre entre la compétitivité et le respect de l'environnement", a plaidé Bruno Lemaire.

Il a insisté sur le fait que le décret à venir prévoirait essentiellement de raccourcir les délais d'autorisation pour la création et le regroupement d'élevages.

"MESURES COSMETIQUES"

"Entre l'environnement et l'agriculture, ce n'est pas la guerre. Ce sont deux choses parfaitement conciliables et parfaitement complémentaires", a t-il déclaré en visitant au cours de l'après-midi une unité de méthanisation dans une exploitation agricole.

Une vingtaine d'unités de méthanisation pourraient être subventionnées en Bretagne au cours des prochaines années dans le cadre du plan de lutte contre les marées vertes.

Chantal Jouanno et Bruno Le Maire ont également inauguré sur la commune de Lantic, près de Binic, une plate-forme de compostage d'algues vertes, la première du genre, dont le coût - 3,6 millions d'euros - a été essentiellement supporté par l'Etat.

Le plan de lutte contre les marées vertes présenté en février dernier par le gouvernement, après la mort d'un cheval sur une plage bretonne l'été dernier, prévoit une enveloppe de 134 millions d'euros sur cinq ans pour financer des mesures curatives et préventives sur les zones les plus touchées.

En moyenne, 70.000 tonnes d'algues vertes sont ramassées chaque année sur l'ensemble du littoral breton pour un coût d'environ 1,5 million d'euros.

Lundi matin, lors d'un point presse sur la plage de Binic, les représentants des associations de défense de l'environnement ont qualifié de "supercherie" les visites ministérielles et ont dénoncé le coût du ramassage et du traitement des algues vertes.

"On attendait des mesures environnementales et agricoles pour limiter la concentration des élevages et on a seulement eu des mesures cosmétiques pour la santé et le tourisme. Dans quarante ans, on aura toujours des algues vertes", a déclaré Jean-François Piquot, porte-parole de l'association Eau et Rivières.

Pierre-Henri Allain, édité par Gérard Bon