BFMTV
Politique

Des élus UMP croient à un aménagement du bouclier fiscal

Malgré la fin de non-recevoir opposée mercredi par Nicolas Sarkozy à toute suspension du bouclier fiscal, des députés UMP veulent croire à un aménagement possible d'une mesure-phare du chef de l'Etat./Photo d'archives/REUTERS

Malgré la fin de non-recevoir opposée mercredi par Nicolas Sarkozy à toute suspension du bouclier fiscal, des députés UMP veulent croire à un aménagement possible d'une mesure-phare du chef de l'Etat./Photo d'archives/REUTERS - -

PARIS - Malgré la fin de non-recevoir opposée mercredi par Nicolas Sarkozy à toute suspension du bouclier fiscal, des députés UMP veulent croire à un...

PARIS (Reuters) - Malgré la fin de non-recevoir opposée mercredi par Nicolas Sarkozy à toute suspension du bouclier fiscal, des députés UMP veulent croire à un aménagement possible d'une mesure-phare du chef de l'Etat.

Nicolas Sarkozy s'est voulu catégorique, en recevant les élus de son camp, sur ce dispositif qui limite à 50% des revenus les impôts d'un contribuable, mais il a toutefois ajouté "qu'un petit effort sera demandé lors de la réforme des retraites".

Des députés de la majorité ont compris que ce "petit effort" concernerait également les bénéficiaires du "bouclier fiscal", mesure ouvertement contestée au sein de la majorité depuis sa rude défaite aux élections régionales des 14 et 21 mars.

"Sur les principes mêmes du bouclier fiscal, il n'est pas question d'y revenir, notamment sur le seuil de plafonnement à 50%", a déclaré jeudi à Reuters le député UMP Yves Censi.

"Par contre, sur les modalités il y a, à mon avis, un certain nombre de marges de manoeuvre, notamment concernant la CSG et la CRDS, et là je crois qu'il faut qu'il y ait débat", a ajouté l'élu, membre de la commission des Finances de l'Assemblée nationale.

Selon un sondage CSA publié jeudi dans Le Parisien/Aujourd'hui en France, 67% des Français sont favorables à la suppression définitive (39%) du bouclier ou à sa suspension (28%), seul un quart des personnes interrogées (25%) étant favorable à son maintien.

Pour Yves Censi, il appartient donc aux parlementaires de lancer le débat. "Concentrer la majorité sur la défense de 19.000 contribuables (bénéficiant du bouclier fiscal), ce n'est pas une bonne chose", estime-t-il.

PORTE PAS FERMÉE

Le député UMP Jacques Myard estime lui aussi que Nicolas Sarkozy "n'a pas fermé totalement la porte à ce qu'il y ait quelques modifications au moment de la discussion sur les retraites".

"C'est comme ça que j'ai interprété ses propos hier soir. Ce que je propose c'est que l'on supprime l'ISF, que l'on supprime le bouclier et ensuite qu'on reprofile l'impôt sur le revenu", a-t-il ajouté.

Le député Claude Goasguen, reçu à l'Elysée avec ses collègues du groupe UMP, pense lui aussi que Nicolas Sarkozy n'a pas exclu de procéder à des aménagements du bouclier fiscal.

"Le président de la République n'a absolument pas évacué la possibilité d'aménagements ultérieurs", a déclaré le député-maire du XVIe arrondissement de Paris, invité de la chaîne LCP.

En revanche, le député Jérôme Chartier estime jeudi dans Les Echos qu'abandonner le "bouclier fiscal" serait "dévastateur" et qu'il ne s'agit nullement "d'un cadeau fait aux riches".

Un argument partagé par Marc Laffineur, pour qui la fiscalité française "a besoin de visibilité."

"On ne peut pas changer toutes les cinq minutes. Le bouclier a été voté il y a deux ans. Ce n'est pas le moment, alors qu'on est dans une crise et qu'on a besoin d'investissements en France, de changer de politique", dit-il à Reuters.

La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a déclaré jeudi sur Canal+ que le "bouclier fiscal" avait coûté à l'Etat environ 586 millions d'euros en 2009 pour environ 16.500 contribuables.

Le montant des sommes restituées en 2008 avait été de 563 millions d'euros pour environ 15.500 contribuables, selon des chiffres fournis par Bercy.

Emile Picy, avec Gérard Bon, édité par Gilles Trequesser