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Delanoë : « La politique étrangère de Sarkozy est chaotique et imprudente »

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Le maire de Paris Bertrand Delanoë est revenu sur l’invitation polémique du dictateur syrien aux cérémonies du 14 juillet.

Jean-Jacques Bourdin : Le 14 juillet il y aura la grande parade officielle, la France va présider l'Europe, à la tribune on pourrait voir Bachar Al-Assad et Mouammar Kadhafi, est-ce que vous irez vous asseoir dans la tribune s'ils sont là ?

Bertrand Delanoë : D'abord, comme maire de Paris, j'ai à respecter la politique étrangère de la France menée par le Président légitime, M. Sarkozy. En revanche, comme citoyen j'exprime un avis, je suis favorable au dialogue mais je n'approuve pas le côté chaotique et imprudent de la politique étrangère française. Je trouve normal que l'on ait discuté avec M. Kadhafi mais anormal qu'on l'ait accueilli triomphalement à Paris alors que nos relations avec lui posent quand même quelques problèmes, il ne faut pas oublier qu'il y a eu des actes terroristes où des Français ont été victimes. Il en est de même avec le leader Syrien, dialoguer dans l'intérêt du peuple libanais, dans l'intérêt de la paix, je comprends la nécessité de dialogue mais je trouve chaotique et imprudent de passer d'une extrême à l'autre et tout d'un coup de le mettre en valeur dans la fête nationale française, c'est-à-dire qu'il y a des symboles auxquels il faut être attentif.

Jean-Jacques Bourdin : Donc vous ne vous assoirez pas dans la tribune ?

Bertrand Delanoë : Non, vous ne m'avez pas compris. Lorsque le Président Chirac a invité le Président Assad en visite d'Etat à Paris, le protocole prévoit que je le reçoive à l'Hôtel de Ville, je l'ai reçu, je lui ai parlé d'antisémitisme, de terrorisme, de paix avec Israël... En même temps, là il n'y a pas de visite d'Etat, il y a une invitation au 14 juillet et je ne vais pas, moi, Maire de la capitale de la France, ne pas assister aux cérémonies de la fête nationale. Donc la politique étrangère de la France est décidée par le Président légitime de la France. Simplement, avec courtoisie et respect des convenances, j'exprime des conditions qui ne sont pas provocatrices, qui sont simplement un jugement sur une politique étrangère que je trouve chaotique et imprudente.

La rédaction-Bourdin & Co