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Politique

Déficits et emploi, le casse-tête de la rentrée pour Sarkozy

Nicolas Sarkozy entame cette semaine une séquence délicate dominée par la préparation d'un budget de combat contre les déficits pour 2012, année électorale, sur fond de crise de confiance envers l'euro. Le chef de l'Etat doit mener de concert une bataille

Nicolas Sarkozy entame cette semaine une séquence délicate dominée par la préparation d'un budget de combat contre les déficits pour 2012, année électorale, sur fond de crise de confiance envers l'euro. Le chef de l'Etat doit mener de concert une bataille - -

par Yann Le Guernigou PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy entame cette semaine une séquence délicate dominée par la préparation d'un budget de combat...

par Yann Le Guernigou

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy entame cette semaine une séquence délicate dominée par la préparation d'un budget de combat contre les déficits pour 2012, année électorale, sur fond de crise de confiance envers l'euro.

Contraint par la tempête financière d'interrompre à deux reprises ses vacances varoises, le chef de l'Etat doit mener de concert une bataille pour l'emploi d'autant plus difficile que la croissance française a amorcé un net ralentissement.

Même si sa cote de popularité a regagné cet été quelques points par rapport aux plus bas de début d'année, son bilan économique et social reste très négatif au yeux d'une majorité de Français, ce qui constitue un handicap supplémentaire au moment où la course à l'Elysée s'apprête à changer de rythme.

Déterminé à faire jusqu'au bout de 2011 une "année utile", Nicolas Sarkozy occupera le terrain à sa façon en profitant au maximum de la tribune que lui donne sa fonction pendant que ses rivaux commenceront à battre campagne, les socialistes devant choisir leur candidat en octobre prochain.

"On parlera du reste au premier trimestre", déclare-t-on dans son entourage, sous-entendant ainsi qu'il attendra 2012 pour troquer officiellement ses habits de président pour ceux de candidat à sa réélection.

"COUPS DE RABOT"

Dans l'immédiat, il présidera mercredi, jour du conseil des ministres de rentrée, une réunion d'arbitrage sur le budget 2012 après avoir promis que celui-ci permettrait de respecter les objectifs de baisse de déficits de la France à 3% du PIB en 2013 "quelle que soit l'évolution de la conjoncture".

Le gouvernement a ainsi préparé le terrain à une révision à la baisse de la prévision de croissance française pour 2012, qui l'obligera à trouver plusieurs milliards d'euros, au moins dix spécule la presse, pour boucler la loi de finances.

Pour y parvenir, il a déjà exclu toute hausse généralisée des impôts ou de toucher aux dispositifs favorables à l'emploi, y compris la baisse de la TVA dans l'hôtellerie- restauration.

De nouveaux "coups de rabot" sur les niches fiscales et la création symbolique d'une taxation spéciale pour les revenus "extravagants" semblent à ce stade privilégiés

Nicolas Sarkozy devrait aussi profiter de la réunion de mercredi pour annoncer des décisions sur la réforme du financement de la dépendance des personnes âgées, un des derniers grands chantiers de son quinquennat, laisse-t-on entendre dans son entourage.

Après une visite en lointaine Nouvelle-Calédonie, un des derniers territoires français où il ne s'est pas rendu, il renouera début septembre avec ses déplacements en province.

LE SALUT À L'INTERNATIONAL ?

Un des tout premiers sera consacré à l'emploi, un domaine où le gouvernement est à la peine. Les hausses sensibles enregistrées sur les mois de mai et juin ont ramené le nombre des demandeurs d'emploi à leur niveau de début d'année, au point de rendre plus difficile l'objectif d'un taux de chômage sous les 9% fin 2011, pourtant réaffirmé par le ministre du Travail.

En difficulté sur la scène intérieure, où il s'efforce d'être moins omniprésent, le président de la République pourrait trouver son salut à l'international.

Son activisme dans les situations de crise reste un de ses points forts et son expérience en la matière lui donne un avantage certain sur ses rivaux en vue de 2012.

"Nicolas Sarkozy part avec énormément de handicaps mais un de ses rares avantages est d'être aux manettes", déclare Gaël Sliman, responsable du département opinion de l'institut BVA.

"Son intérêt est de se représidentialiser et cela suppose deux choses : être moins présent sur tous les sujets domestiques et à l'inverse, à chaque fois qu'il en a l'occasion légitime, pouvoir se montrer avec tous les grands de ce monde", dit-il.

L'environnement actuel de crise économique et financière et la perspective d'accueillir le sommet annuel du G20 début novembre à Cannes offrent un terrain favorable.

Après voir reçu Angela Merkel récemment à Paris pour renforcer la coordination économique dans la zone euro, il fera escale la semaine prochaine à Pékin sur le chemin de Nouméa pour des entretiens sur la crise avec le président chinois Hu Jintao.

Une entrevue avec Barack Obama est aussi évoquée en marge de l'Assemblée générale de l'Onu fin septembre, un autre temps fort diplomatique, où il sera question de la reconnaissance éventuelle d'un Etat palestinien par la communauté internationale.

Edité par Gérard Bon