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Début des ultimes discussions sur la réforme des retraites

Le ministre du Travail, Eric Woerth, reçoit les partenaires sociaux jeudi et vendredi pour d'éventuels ajustements au projet de réforme des retraites. /Photo d'archives/REUTERS/John Schults

Le ministre du Travail, Eric Woerth, reçoit les partenaires sociaux jeudi et vendredi pour d'éventuels ajustements au projet de réforme des retraites. /Photo d'archives/REUTERS/John Schults - -

PARIS (Reuters) - Le ministre du Travail, Eric Woerth, reçoit les partenaires sociaux jeudi et vendredi pour d'éventuels ajustements au projet de...

PARIS (Reuters) - Le ministre du Travail, Eric Woerth, reçoit les partenaires sociaux jeudi et vendredi pour d'éventuels ajustements au projet de réforme des retraites.

Mais il a déjà prévenu qu'il ne reviendrait pas sur la mesure phare présentée mercredi: le relèvement de 60 à 62 ans de l'âge légal du départ à la retraite d'ici 2018.

Le blocage sur ce point crucial du projet, qui doit être bouclé vendredi soir, a poussé la CGT et Force ouvrière à décliner l'invitation du ministre.

La réforme vise à juguler les déficits croissants des régimes de retraite en France pour rétablir l'équilibre en 2018, principalement à travers la modification des paramètres démographiques.

Le gouvernement en attend ainsi 18,6 milliards d'euros de recettes supplémentaires par an en 2018, les nouvelles mesures fiscales devant à cette date représenter 4,4 milliards.

Première à être reçue au ministère, la présidente du Medef, Laurence Parisot, a réitéré son soutien au relèvement de l'âge légal, auquel la quasi-totalité des syndicats s'opposent, tout en mettant en garde contre les projets de taxation supplémentaire.

"Pour sauver le système par répartition, nous sommes tout à fait d'accord avec le principe d'allonger la durée d'activité", a-t-elle dit à des journalistes après la rencontre.

"Nous sommes, nous les entreprises, prêtes à nous engager sur des politiques de ressources humaines, des politiques de formation, pour intégrer cette évolution", a-t-elle ajouté.

Sur la fiscalité, en revanche, "nous sommes tout à fait étonnés de ce qui est envisagé puisque ce sont principalement les épargnants les plus modestes qui vont être impactés."

La présidente du Medef a ensuite précisé à Reuters qu'elle visait le dispositif prévoyant de taxer les plus-values de cession mobilières dès le 1er euro et non plus à partir de 27.000. "Ça impacte les plus modestes des épargnants et des investisseurs, ça n'impacte pas les plus gros", a-t-elle dit.

WOERTH S'ATTEND À UNE FORTE MOBILISATION

Eric Woerth s'attend pour sa part à une forte mobilisation syndicale le 24 juin contre le projet de réforme mais assure qu'il ne pliera pas sur l'essentiel.

"Je pense que le 24 juin, la mobilisation sera certainement forte. Nous l'attendons, nous ne la redoutons pas", a-t-il dit jeudi sur RTL.

Six syndicats appellent à cette nouvelle journée de grèves et de manifestations avec l'espoir d'amplifier le mouvement à la rentrée.

Force ouvrière, qui faisait jusque-là cavalier seul contre le projet du gouvernement, n'exclut plus de rejoindre le mouvement. La confédération se prononcera lundi prochain.

Le ministre du Travail et le secrétaire d'Etat à la Fonction publique, Georges Tron, devaient encore recevoir jeudi le président de la CFTC, Jacques Voisin, le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, et s'entretenir au téléphone avec Jean Lardin (UPA). Seront reçus vendredi Bernard Van Craeynest (CFE-CGC) et Alain Olive (Unsa).

La CGT et FO refusent de rencontrer le ministre.

"C'est y aller pour rien, y'a rien à négocier, rien à discuter. Jean-Claude Mailly ne souhaite pas aller discuter les centièmes après la virgule", a expliqué jeudi un proche du secrétaire général de FO.

La réforme doit être présentée en conseil des ministres le 13 juillet, en septembre à l'Assemblée nationale et en octobre au Sénat.

Une ultime réunion d'arbitrage se tiendra vendredi en fin de journée à l'Elysée pour examiner d'éventuelles modifications au projet, a-t-on appris auprès de la présidence de la République.

Jean-Baptiste Vey et Service France, édité par Gilles Trequesser