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De Villepin : « Sarkozy veut se faire justice lui-même »

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A 3 jours de l'ouverture du procès Clearstream, l'ancien premier ministre Dominique de Villepin s'en prend à l'actuel Chef de l'Etat.

Dans 3 jours, lundi 21 septembre, s'ouvrira au tribunal correctionnel de Paris, le procès de l'affaire Clearstream. Procès d'une manipulation présumée visant à faire croire que Nicolas Sarkozy disposait de comptes secrets au Luxembourg. L'actuel chef de l'Etat y est partie civile et l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, poursuivi pour complicité, lui reproche un certain acharnement : « J'ai mené avec Jacques Chirac une politique sur l'Irak extrêmement claire. Nicolas Sarkozy n'a jamais cessé de critiquer la politique française en Irak. Je n'ai jamais taclé l'affaire de la crise des banlieues ; Dieu sait s'il y aurait eu matière à mettre en difficulté un ministre de l'Intérieur qui avait lui-même contribué à mettre le feu aux poudres. Et je trouve un peu fort de café de voir aujourd'hui un Président de la République qui veut faire de son ancien Premier ministre quelqu'un qui aurait cherché à mener une mauvaise action contre lui, alors que c'est exactement l'inverse puisque c'est moi qui l'ai ramené dans le jeu politique en 1997, et il serait resté sur le bord de la route si je ne l'avais pas fait. »

« Ils se sont alignés sur la rage du Chef de l'Etat »

En avril 2005, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, déclarait : « J'irai jusqu'au bout, je n'ai rien à perdre. Il y aura du sang sur les murs lorsque je serai au pouvoir. On les pendera tous à des crocs de bouchers. » Quatre ans plus tard, Dominique de Villepin reste « sidéré, consterné par l'attitude d'un homme, aujourd'hui Président de la République, qui veut se faire justice lui-même. Il faudra bien expliquer l'acharnement d'un homme à peser sur ce dossier. Lorsqu'on est à ces fonctions, on ne peut pas se comporter avec une telle violence. L'absence de retenue du chef de l'Etat a des effets sur notre système judiciaire, sur notre système policier. Tout cela a conduit un certain nombre de protagonistes de ce dossier, à s'aligner sur la rage du Chef de l'Etat, qui a désigné un coupable, un bouc émissaire. Cette affaire a donc pris un tour politique, alors qu'au départ, il ne s'agit pas d'une affaire politique. »

Pour écouter l'intégralité de l'interview de Dominique de Villepin, cliquez ici.

La rédaction-Bourdin & Co