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Politique

De Villepin : « Sarkozy persévère dans sa haine »

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Invité de Bourdin & Co ce vendredi, au lendemain de sa relaxe dans le procès Clearstream, Dominique de Villepin accuse le Chef de l'Etat d'avoir fait pression pour un appel.

Dominique de Villepin a affirmé vendredi que la décision du procureur de Paris de faire appel de sa relaxe dans le procès Clearstream n'était pas la sienne mais celle du président Nicolas Sarkozy. « Je connais bien Jean-Claude Marin. Suffisamment pour savoir que ce n'est pas sa décision », a déclaré l'ancien Premier ministre sur RMC au lendemain du jugement du tribunal correctionnel de Paris. « Jean-Claude Marin ne souhaitait pas que le premier procès ait lieu. Parce que, je l'ai entendu de sa bouche, il savait qu'il n'y avait rien dans ce dossier à me reprocher. [...Or,] il est sous l'autorité hiérarchique du Garde des Sceaux et de Président de la République. »

« Un triste spectacle... »

Il y aura un deuxième procès Clearstream. Le procureur Jean-Claude Marin a en effet annoncé ce matin qu'il ferait appel de la relaxe de Dominique de Villepin, assurant qu'il s'agissait de sa décision. Mais pour l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, ça ne fait aucun doute : « Cette décision est politique. Et ce qu'elle montre c'est qu'un homme, le Président de la République, préfère persévérer dans son acharnement, dans sa haine, plutôt que d'assumer la responsabilité de sa fonction. »
Prudent dans ses accusations, il s'interroge : « N'y a-t-il pas là un détournement de la fonction présidentielle et du pouvoir ? [...] Je regrette que la justice soit instrumentalisée, quand nous savons que la justice a autre chose à faire que de rentrer dans l'arène politique. [...] Arrêtez, monsieur le Président, cette haine qui ne peut vous faire que du tort », a-t-il lancé. « C'est un triste spectacle, ce n'est pas un grand jour pour la politique ».

« Sarkozy a menti »

Tout en assurant ne pas avoir de « rancune » vis-à-vis du Chef de l'Etat, Dominique de Villepin poursuit : « Nicolas Sarkozy a menti dans ce dossier, sur la date à laquelle il a été informé de ces opérations. Lors du procès, par la bouche de son avocat, il a poussé tellement loin qu'il a été amené à utiliser des documents, auxquels il a donné une interprétation fausse, qu'il a été amené à s'appuyer sur l'un de ceux qui a été reconnu coupable et en donnant du crédit à la thèse défendue par Imad Lahoud. C'est dire que trop loin, c'est trop loin. Surtout quand on est Président de la République. »

Pour retrouver l'intégralité de l'interview de Dominique de Villepin, cliquez ici.

La rédaction, avec agence-Bourdin & Co