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De Sarnez : « L’Etat intervient trop et pas si bien que ça »

Marielle de Sarnez, députée européenne et 1ère vice-présidente du Modem, invitée de Bourdin Direct ce jeudi

Marielle de Sarnez, députée européenne et 1ère vice-présidente du Modem, invitée de Bourdin Direct ce jeudi - -

Invitée de Bourdin Direct ce jeudi, la députée européenne et 1ère vice-présidente du Modem, Marielle de Sarnez, est longuement revenue sur la politique sécuritaire du gouvernement.

Le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux installe ce jeudi un Groupement d’intervention régionale (GIR) en Isère, notamment dans le quartier de la Villeneuve à Grenoble, théâtre de violences le mois dernier. L’idée est de faire la chasse aux délinquants, mais une chasse financière, avec l’implication du Fisc.
Rappelant qu’« il y a plusieurs centaines de zones de non-droit identifiées en France », la députée européenne Marielle de Sarnez, invitée ce jeudi matin de Bourdin Direct, a réagi : « Tout ce qui pourra être fait sérieusement, sur le long terme, avec les moyens nécessaires, pour faire à nouveau régner la sécurité dans ce quartier, comme dans les autres quartiers français qui sont identifiés, c’est évidemment une bonne chose. »

« Remettre l’Etat dans ces zones de non-droit »

Et le bras droit de François Bayrou au Modem d’ajouter : « Mais en même temps, on peut se poser des questions : quand Nicolas Sarkozy est arrivé au ministère de l’Intérieur en 2002, il avait dit qu’il allait créer des GIR partout pour mettre fin à cette économie souterraine. Donc, ces GIR existent depuis 2002 et j’aurais bien aimé qu’on ait un bilan de ce qu’ils ont fait.
En matière de lutte contre l’insécurité, il faut une stratégie de long terme, et pas des interventions comme ça, par à-coups. C’est bien qu’il y ait beaucoup de policiers à un moment, mais ensuite quand il n’y a plus d’Etat et de quoi faire respecter l’ordre républicain dans ces quartiers au jour le jour, c’est là que viennent les problèmes.
Il faut que l’Etat soit présent sous toutes ses formes dans ces zones : on remet la Poste, la Caf, les services sociaux, on remet de l’école, de l’éducation, de la formation, des pompiers, des gendarmes, des forces de l’ordre… »

Critiquant la « suppression d’un fonctionnaire sur deux de façon aveugle, comptable », la 1ère vice-présidente du Modem poursuit : « certaines missions doivent être renforcées plutôt qu’allégées. Or, on a fait exactement le contraire. L’administration dite de papiers (ceux qui sont derrière des guichets et pas sur le terrain) n’est pas prioritaire. Il faut réduire la voilure de la Fonction publique et aussi celle de l’Etat, qui intervient trop et pas si bien que ça. Certaines de ses dépenses pourraient être économisées. »

« Sarkozy fait le contraire de ce que doit faire un Chef d’Etat »

Désapprouvant par ailleurs les récents propos de Nicolas Sarkozy sur la déchéance de nationalité, Marielle de Sarnez explique : « Pour la première fois, on a un Président de la République en exercice qui dit "immigration = insécurité". Ce qui est faux, dangereux pour la France et contraire à tous les principes républicains. […] Je ne suis pas pour opposer les Français entre eux ; c’est exactement le contraire de ce que doit faire un Chef d’Etat. »

Pour écouter le podcast intégral de l’interview de Marielle de Sarnez, cliquez ici. Et laissez vos commentaires dans le forum ci-dessous.