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De retour en région, Hollande invite à "se battre" pour l'emploi

A trois jours du premier anniversaire de son élection à l'Elysée, François Hollande a tenu un discours volontariste vendredi dans le Doubs. Le chef de l'Etat, qui a visité deux entreprises florissantes installées en zone rurale, a invité le pays à "se bat

A trois jours du premier anniversaire de son élection à l'Elysée, François Hollande a tenu un discours volontariste vendredi dans le Doubs. Le chef de l'Etat, qui a visité deux entreprises florissantes installées en zone rurale, a invité le pays à "se bat - -

par Elizabeth Pineau MAMIROLLE, Doubs (Reuters) - A trois jours du premier anniversaire de son élection à l'Elysée, François Hollande a tenu un...

par Elizabeth Pineau

MAMIROLLE, Doubs (Reuters) - A trois jours du premier anniversaire de son élection à l'Elysée, François Hollande a tenu un discours volontariste vendredi dans le Doubs, où le chef de l'Etat a invité le pays à "se battre" contre le chômage et à accepter les réformes.

Pour sa première visite loin de Paris depuis des semaines, le chef de l'Etat a visité deux entreprises florissantes installées en zone rurale, où il a parrainé la signature d'emplois d'avenir et de contrats de génération, deux outils gouvernementaux pour l'emploi lancés ces derniers mois.

A part une visite en banlieue parisienne mardi dernier et un passage éclair par Tulle, en Corrèze, le 6 avril, cela faisait plus d'un mois et demi que le chef de l'Etat n'avait pas effectué un déplacement en région à proprement parler.

Dans un contexte de crise doublé d'une impopularité record pour l'exécutif socialiste, cette visite de terrain en Franche-Comté sonnait pour le président comme un retour au plus près de la préoccupation numéro un des Français: le chômage.

Malgré les doutes des économistes, il a réitéré son objectif d'en inverser la courbe d'ici fin 2013.

"Je sais qu'il y a beaucoup de doutes, de scepticisme, même des prévisions qui ne vont pas dans ce sens. Qu'est ce qu'il faudrait faire, baisser les bras, regarder que ça tombe et attendre que ça passe? Et bien non", a-t-il dit en marge de la visite d'une usine de fabrication de saucisses à Avoudrey.

"Nous allons nous battre, tout simplement nous battre. Dans une conjoncture difficile, ce qui fait la différence entre les pays, c'est ceux qui se mobilisent et ceux qui laissent tomber. Ici, nous nous mobilisons".

Le chef de l'Etat a pris plusieurs petits bains de foule, l'occasion de quelques échanges directs.

PAR LE TRAIN

"Il ne faut pas opposer les uns et les autres. Il faut être solidaires", a-t-il dit à un homme qui se plaignait du montant de son allocation adulte handicapé comparé aux bénéficiaires du Revenus de solidarité active "qui boivent des bières et qui fument".

"Nous reviendrons", a-t-il répondu à une personne qui s'inquiétait de ne pas le voir dans l'usine PSA en difficulté de Sochaux, à une heure de route de là.

"Il faut soutenir toutes les possibilités d'emploi et n'abandonner aucune filière dès lors qu'elle peut avoir un avenir et la filière automobile en a un tout à fait avantageux, à condition qu'on l'accompagne", a dit le président. "Pendant qu'il y a des entreprises qui sont obligées de se restructurer, il y en a d'autres qui créent et qui investissent".

C'est par le train que le président s'est rendu en Franche-Comté, où il a aussi visité une école d'industrie laitière en compagnie des ministres de l'Economie, Pierre Moscovici, du Travail, Michel Sapin, et de l'Agriculture, Stéphane Le Foll.

Le président a été rattrapé par l'actualité économique, avec la publication, vendredi, des prévisions de la Commission européenne annonçant une récession dans la zone euro en 2013.

Mais Bruxelles a donné jusqu'à 2015 à la France pour ramener son déficit public à 3% du PIB, un objectif qui avait déjà été repoussé d'un an il y a quelques mois.

Cette "liberté" ne doit pas empêcher la France de garder le principe du "sérieux budgétaire", a commenté le chef de l'Etat.

"Chacun comprend que nous avons besoin de maîtriser la dépense", a-t-il dit. "Quelle que soit la liberté que nous donne l'Europe, nous nous sommes fixé un objectif: que la dépense publique n'augmente pas d'une année sur l'autre".

La France va profiter de cet assouplissement pour mener les "réformes structurelles indispensables pour la croissance", a ajouté le chef de l'Etat, citant la formation professionnelle, l'innovation, l'investissement et la réforme des retraites, qui s'annonce comme le gros chantier de 2013.

"Nous avons toutes les conditions pour réussir", a conclu François Hollande avant de repartir, invitant les Français à s'unir pour "faire réussir notre pays, le sortir de la crise et gagner la bataille pour l'emploi".

Edité par Yves Clarisse