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De Hollande à Obama, la popularité volatile des dirigeants mondiaux 

Barack Obama, Angela Merkel et François Hollande lors d'un sommet international

Barack Obama, Angela Merkel et François Hollande lors d'un sommet international - Alain Jocard - AFP

Les sondages n'en finissent plus d'acter l'impopularité de François Hollande. Mais le président français est-il le seul dirigeant à souffrir du désamour de ses citoyens?

Déjà président le plus impopulaire de la Ve République, François Hollande continue d’accumuler les records en matière de (mauvais) sondages. Ainsi, selon une enquête Opinion Way pour le Figaro, le chef de l’Etat ne séduit plus que 13% des Français en vue de la présidentielle de 2017: 83% des personnes interrogées ne sont pas favorables à sa candidature quand 62% ne le sont "pas du tout".

Peu étonnant puisque dans le même sondage 51% sont "très mécontent" de l'action d'un président socialiste qui n'a presque pas connu d'état de grâce. D'autres chefs d'Etat ocidentaux sont-ils tombés aussi bas? Tour d'horizon.

Obama et la crise du second mandat 

A titre de comparaison, Barack Obama aux Etats-Unis fait également face à une opinion majoritairement opposée à ses actions. Depuis sa réélection, et même depuis son élection de 2008, le président américain chute toujours un peu plus. Néanmoins, quand le locataire de la Maison Blanche est chahuté par ses concitoyens, il reste aux alentours de 40% de convaincus, comme cela est toujours le cas en octobre 2014, selon Gallup. A mi-mandat, son score reste bien supérieur à celui du président français, dont c'est le premier passage à l'Elysée.

Barack Obama ferait les frais, comme Ronald Reagan, Bill Clinton ou George W. Bush avant lui, de la "fatigue du second mandat", estime l'analyste politique Charlie Cook pour La Presse,au Canada. Un sondage de l'université Quinnipiac l'a même désigné comme "le pire président depuis 1945". Mais, comme le soulignent les auteurs de cette étude, le président en exercice est toujours jugé plus sévèrement que ces prédécesseurs.

Un exemple? Jimmy Carter et ses 28% d'opinions favorables en 1980, trois ans après son entrée en fonction et à l'heure de rejouer le bureau ovale dans les urnes, en est la preuve. Son mandat fut jugé catastrophique et, en 2012 encore, les Républicains de Mitt Romney comparaient le bilan de Barack Obama au sien.

Pourtant, dans le sondage de l'université Quinnipiac, Jimmy Carter a depuis été dépassé, outre Barack Obama, par Bill Clinton ou George W. Bush dans le rôle du "pire président de l'Histoire". Deux hommes eux aussi descendus sous la barre des 30% de popularité. En raison de l'affaire Lewinsky pour le premier, de la guerre en Irak pour se second.

Blair discrédité après 4 mandats, Merkel toujours au sommet

Globalement, c'est le temps qui semble affecter la cote de popularité des politiques. Ainsi en 2006, Tony Blair, après 4 mandats, était discrédité et jugé "incompétent" auprès de 64% des Britanniques. 

Le temps n'a en revanche pas de prise sur Angela Merkel. La chancelière allemande a été créditée, en 2013, de 70% d'opinions favorables selon l’institut Infratest Dimap. Associés à son action politique, les mots " compétence", "leader", "sympathique" et "crédibilité". Mieux, la popularité d'Angela Merkel de la chancelière ne baisse pas depuis son élection en 2005

C'est aussi le temps qui permet de garder l'espoir d'un revirement de la tendance pour le président français: "Le résultat des réformes engagées par François Hollande est encore incertain, juge Eddy Fougier de l'Iris pour BFMTV.com. Sa cote de popularité pourrait remonter en parallèle de bons résultats sur le chômage, la compétitivité." 

Samuel Auffray