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David Lisnard, président de l'AMF, s'alarme des démissions de maires à un "niveau jamais vu"

Le maire de Cannes David Lisnard, président de l'Association des maires de France s'adresse au public lors de la 104ème session du Congrès des maires de France à Paris le 22 novembre 2022

Le maire de Cannes David Lisnard, président de l'Association des maires de France s'adresse au public lors de la 104ème session du Congrès des maires de France à Paris le 22 novembre 2022 - Alain JOCARD © 2019 AFP

Des centaines d'élus locaux ont déjà démissionné depuis leur élection en 2020, déplore ce lundi dans un entretien au "Figaro" le président de l’Association des maires de France.

Le président de l'association des maires de France (AMF), le LR David Lisnard, s'alarme que les "démissions d'élus locaux atteignent un niveau jamais vu", sur fond de "crise civique", de "découragement" voire de "tentatives d'intimidation" des édiles.

"On peut déjà affirmer que sur 1/5ème des associations départementales de l'AMF, ces démissions ont concerné 238 maires, 773 adjoints et 2976 élus municipaux, soit près de 4000 élus démissionnaires depuis le début du mandat en 2020", alerte le maire de Cannes dans un entretien au Figaro ce lundi.

"Ces chiffres confirment une cote d'alerte"

"On peut donc dire que sur l'ensemble du territoire français, le seuil des 1000 maires démissionnaires est dépassé. Cette tendance est encore plus rapide que lors du précédent mandat, durant lequel les départs avaient déjà doublé", déplore David Lisnard.

"Ces chiffres confirment une cote d'alerte, car les démissions d'élus locaux atteignent un niveau jamais vu", met-il en garde.

"Ce phénomène est révélateur de la crise civique qui s'exprime dans tous les domaines, dans un pays marqué par les hausses de l'abstention, des agressions, etc. Peut-être sommes-nous également face à une crise de l'engagement, que l'on perçoit déjà dans le monde associatif avec la baisse du bénévolat", estime le président de l'AMF.

Selon le maire LR de Cannes, "l'exercice municipal est un casse-tête bureaucratique", qui "lasse et empire" et "la multiplication des contraintes reste la première cause de découragement".

"L'incivisme pèse" également, souligne-t-il, en décrivant "les attaques sur les réseaux sociaux" qui "ciblent des réputations et atteignent l'honneur des élus", des "dénigrements" voire des "tentatives d'intimidation".

"On peut craindre un découragement des vocations, comme cela est de plus en plus le cas. (...). La passion est encore très présente dans de nombreuses mairies, mais attention!", insiste le président de l'AMF.

A.G avec AFP