BFMTV
Politique

David Cameron mis en minorité aux Communes sur le budget de l'UE

Le Premier ministre britannique David Cameron a été désavoué symboliquement mercredi à la Chambre des communes à l'issue d'un vote réclamé par des élus de son parti pour exiger que Londres demande une réduction du budget de l'Union européenne. Plusieurs d

Le Premier ministre britannique David Cameron a été désavoué symboliquement mercredi à la Chambre des communes à l'issue d'un vote réclamé par des élus de son parti pour exiger que Londres demande une réduction du budget de l'Union européenne. Plusieurs d - -

par Peter Griffiths LONDRES (Reuters) - Le Premier ministre britannique David Cameron a été désavoué symboliquement mercredi à la Chambre des...

par Peter Griffiths

LONDRES (Reuters) - Le Premier ministre britannique David Cameron a été désavoué symboliquement mercredi à la Chambre des communes à l'issue d'un vote réclamé par des élus de son parti pour exiger que Londres demande une réduction du budget de l'Union européenne.

Plusieurs dizaines de députés conservateurs ont voté en faveur de la résolution, qui a été adoptée avec 13 voix de majorité.

Le vote ne sera pas contraignant pour le gouvernement, mais une victoire des députés frondeurs souligne à nouveau les divisions de longue date sur l'UE parmi les Tories.

Les gouvernements des Vingt-sept espèrent parvenir à un accord sur le budget 2014-2020 de l'UE à l'occasion du Conseil européen des 22 et 23 novembre à Bruxelles, mais les discussions s'annoncent difficiles.

Sur les 304 députés conservateurs, une quarantaine étaient susceptibles d'adopter la résolution votée mercredi, avec le soutien de l'opposition travailliste. Les "rebelles" demandent une réduction effective du budget, alors que David Cameron souhaite plutôt qu'il soit gelé, avec un ajustement à l'inflation.

"Ce gouvernement va adopter la ligne la plus dure jamais prise dans des négociations budgétaires par un gouvernement depuis que nous avons intégré l'Union européenne", avait pourtant promis auparavant le Premier ministre devant les députés.

"Au mieux, nous souhaitons une réduction, au pire qu'il soit gelé, et je suis tout à fait prêt à user de mon droit de veto si nous n'obtenons pas un accord qui soit bon pour la Grande-Bretagne", avait-il ajouté.

La France a également menacé mercredi, par la voix de son ministre des Affaires européennes, Bernard Cazeneuve, de rejeter le projet de budget si les crédits de la politique agricole commune n'étaient pas maintenus, comme le propose la présidence chypriote de l'UE.

MÉFIANCE ENVERS L'EUROPE

Depuis son arrivée au pouvoir en 2010, David Cameron doit à la fois composer avec la puissante minorité eurosceptique au sein du Parti conservateur et avec ses partenaires gouvernementaux, les libéraux-démocrates, qui sont la formation britannique la plus favorable à l'intégration européenne.

Les électeurs conservateurs les plus eurosceptiques semblent, par ailleurs, se tourner vers le Parti de l'indépendance du Royaume-Uni (Ukip), en faveur d'une sortie de l'UE, et auquel les sondages donnent environ 10% des intentions de vote, en vue des élections législatives prévues en 2015.

Au sein-même du Parti conservateur, David Cameron ne peut pas non plus négliger le courant pro-européen, qui avait contribué à la chute de Margaret Thatcher, alors Premier ministre, en 1990.

Les désaccords sur l'Europe avaient continué dans les années 1990 à agiter le parti, lors du mandat de Premier ministre exercé par le conservateur John Major, auquel Ed Miliband, chef de l'opposition travailliste, a comparé mercredi David Cameron.

"Il n'arrive pas à convaincre les dirigeants européens, il n'arrive pas à convaincre ses propres parlementaires", a déclaré Ed Miliband aux Communes, lors d'un échange acerbe avec le Premier ministre. "Il est faible à l'étranger, il est faible chez lui."

David Cameron a, de son côté, accusé les travaillistes d'"opportunisme" et a rappelé qu'ils avaient approuvé toutes les hausses du budget de l'UE, lorsqu'ils étaient au pouvoir, sous Tony Blair et Gordon Brown, entre 1997 et 2010.

Depuis l'adhésion en 1973 du Royaume-Uni à l'UE, de nombreux Britanniques restent méfiants face à ce qu'ils perçoivent comme une structure bureaucratique, incompétente et coûteuse.

L'avenir de la relation entre Londres et l'Europe s'annonce comme l'un des principaux thèmes de la prochaine campagne électorale britannique.

Avec Emmanuel Jarry à Paris, Wilfrid Exbrayat, Julien Dury et Pascal Liétout pour le service français