BFMTV
Politique

Dati se voulait « parodique »… Info ou intox ?

-

- - -

On ne peut plus rire ? C'est, en résumé, la réponse (tardive ?) de Rachida Dati aux critiques après son intervention confuse mercredi lors d'une réunion UMP consacrée aux Européennes.

Après s'être attirée les foudres du MODEM et du PS, l'accusant de légèreté, voire d'incompétence face à l'enjeu électoral, la Garde des Sceaux a décidé de répondre : « La politique, c'est aussi rire » a-t-elle invoqué pour justifier sa prestation devant les Jeunes UMP, où elle s'est montrée à la fois confuse et hilare face à des questions sur l'Europe. « C'est la vie. On avait un moment de détente, on avait fait une parodie, moi je ne vais pas changer de tempérament j'aime la vie, j'aime rire », a déclaré la ministre en déplacement au Liban.

Hilarité, confusion et récitation

Alors qu'elle était soumise mercredi soir, ainsi que d'autres candidats de son parti, à un feu nourri de questions sur l'Europe, la ministre et deuxième de liste UMP en Ile-de-France, prise d'hilarité, a eu quelques réponses incompréhensibles, confondant l'électricité et le nucléaire, puis déclarant à propos des éoliennes qu'elle « récitait » ses fiches.
Alors que le PS et le MoDem y ont immédiatement vu l'illustration de sa légèreté et de son manque d'intérêt pour l'Europe, l'UMP invoque « un moment de détente » face aux jeunes de son mouvement. « Quand il s'agit d'être sérieux, d'argumenter sur le fond, je le fais également », a poursuivi Rachida Dati. « Parmi ceux qui polémiquent il y a quelques parlementaires européens dont j'aimerais bien savoir ce qu'ils ont fait au Parlement européen. Là ce n'est pas drôle je pense », a-t-elle ajouté.

Pour le MoDem et le PS : troublant et désinvolte

François Bayrou, a parlé d'un « spectacle gênant, étrange. Il y avait quelque chose de troublant et de confondant dans le peu d'intérêt qui a été montré pour les questions européennes et le caractère un peu désinvolte dans la manière dont les réponses étaient faites ».
Pour Benoit Hamon « Rachida Dati traite avec beaucoup de désinvolture cette campagne. Nicolas Sarkozy envoie aux européennes des gens qui n'y connaissent rien, et bien elle assume », a déclaré à l'AFP le porte-parole du PS. « Au fond, il y a beaucoup d'amertume chez elle d'avoir été écartée d'une fonction prestigieuse. Aujourd'hui c'est le coup de pied de l'âne contre celui qui l'envoie à Bruxelles ».

Pour l'UMP : honnête et habile

Du côté de l'UMP, on avait volé au secours de la ministre avant même ses explications, ajoutant au final un peu de flou à la confusion. Le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre, manifestement pas au courant du caractère parodique de l'intervention de Rachida Dati a martelé immédiatement : « Même les hommes politiques ont le droit de ne pas savoir répondre à des questions, c'est plutôt honnête de l'admettre », a-t-il estimé, jugeant qu'elle « avait plutôt joué de manière habile en mettant la salle dans sa poche. »

La rédaction