Crise agricole: Bardella veut abroger les droits de succession, même si des exonérations existent déjà
La tête de liste du Rassemblement national aux élections européennes a profité de son passage sur France bleu, délocalisée Porte de Versailles à l'occasion du Salon de l'agriculture, pour faire une annonce de campagne.
"Je défends l'abrogation des droits de succession pour un agriculteur à la condition que l'agriculteur qui reprend l'exploitation s'engage à conserver l'exploitation pour une durée de 10 ans", a déclaré Jordan Bardella dans l'émission spéciale Salon de l'agriculture, Ma France.
Le président du RN évoque "un bon compromis économique" constatant, selon ses chiffres, que "dans les 10 prochaines années, un agriculteur sur deux va partir en retraite".
Une proposition qui n'est pas nouvelle
Selon l'INSEE, c'est même 55% d'entre eux qui avaient 50 ans ou plus en 2019. "Cela permet de libérer les agriculteurs, dans la décennie qui vient, de ce mur que représentent aujourd'hui ces droits de succession", a ajouté Jordan Bardella au micro de France Bleu.
Cette proposition n'est pas nouvelle. Il y a un mois sur notre antenne, Éric Zemmour se disait favorable à cette même mesure.
Des exonérations existent déjà
Si les droits de succession sont élevés en France, les exonérations sont importantes lorsqu'il s'agit de transmission d'entreprises et d'exploitations agricoles, comme le relève BFM Business.
Depuis le pacte Dutreil de 2003, en effet, le redevable bénéficie d'une exonération à concurrence de 75 % de la valeur des terres et ce jusqu'à 300.000 euros. La condition étant que les héritiers restent propriétaires des biens ou titres de sociétés agricoles pendant cinq ans. Et non dix ans, comme le demande Jordan Bardella.
Les exploitants échappent par ailleurs totalement à l'impôt sur la fortune immobilière pour ce qui concerne les terres et les bâtiments au titre des biens professionnels.