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Covid-19: Emmanuel Macron défend son "quoi qu'il en coûte" face à la presse internationale

Dans un entretien accordé au New York Times, au Guardian et à la Repubblica, le chef de l'Etat considère que la tension que crée l'épidémie sur nos sociétés "est un facteur de crise politiques accélérées".

Il était attendu ce week-end pour une allocution télévisée adressée aux Français, mais c'est dans la presse internationale qu'on le trouve. Le président de la République a défendu dans les colonnes de plusieurs titres de presse étrangers sa politique du "Quoi qu'il en coûte", à savoir la mobilisation de tous les moyens financiers nécessaires pour contrer les répercussions économique du coronavirus.

"Le quoi qu'il en coûte, je l'ai copié de ce que l'Allemagne a fait en 2008", explique Emmanuel Macron au New York Times, au Guardian et à La Repubblica, "entre 2008 et 2010, l'Allemagne a une récession deux fois plus importante que la France, mais elle détruit sept fois moins d'emplois. Pourquoi? Parce qu'elle investit dans la préservation de l'activité économique. Elle crée des dispositifs de chômage partiel. Nous, on ne le fait pas du tout".

Le chef de l'État, qui qualifie ce dispositif comprenant notamment le chômage partiel et le prêt garanti par l'Etat de "respirateur artificiel", le considère comme essentiel "pour préserver les entrepreneurs, les salariés dans nos pays".

"Je pense qu'on a bien fait parce qu'on préserve aussi les compétences et la capacité de rebond. Et d'ailleurs, c'est plutôt ce qu'on a vu après la crise de printemps, l'économie français est repartie beaucoup plus vite", soutient le président face à nos confrères.

La récession a toutefois été historique en 2020 avec une chute du produit intérieur brut (PIB) de 8,3% selon une première estimation publiée vendredi par l'Insee, bien que celle-ci soit moins mauvaise que ce qu'anticipait l'institut.

"La tension que crée l'épidémie est un facteur de crise politique accéléré"

Au-delà de la crise sanitaire, économique, sociale et psychologique qu'engendre la pandémie, Emmanuel Macron s'interroge sur l'impact politique d'un tel événement mondial.

"Il y a beaucoup de crises politiques en ce moment en Europe et je pense que d'ailleurs tout cela est lié. La tension que crée l'épidémie sur nos sociétés est un facteur de crise politique accéléré", conclut-il.
Hugues Garnier Journaliste BFMTV