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Politique

Corse: Valls veut un "dialogue apaisé" avec les nationalistes

Le gouvernement a affirmé vendredi sa volonté d'un dialogue "constructif et apaisé" avec les nouveaux élus, qui défendent une "logique d'émancipation".

Quelque peu éclipsée par le score du Front national dans les autres régions, la victoire des nationalistes corses, grands gagnants des élections régionales, a un peu pris de court le gouvernement, le plaçant devant une situation inédite.

"Un sujet de préoccupation"

"C'est un sujet de préoccupation, même si nous ne sommes pas totalement étonnés par les résultats", confiait un proche du Premier ministre après la première grande victoire nationaliste depuis le renouveau de ce courant de pensée, à la fin des années 1960.

Le dirigeant autonomiste Gilles Simeoni a été élu jeudi président du conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Corse, tandis que l'indépendantiste Jean-Guy Talamoni s'installait à la présidence l'Assemblée de Corse. C'est la première fois, depuis sa création en 1982, que les nationalistes dirigent les institutions insulaires.

Vendredi, Manuel Valls a téléphoné à Gilles Simeoni, promettant de maintenir un "dialogue serein, constructif et apaisé", selon Matignon.

"Le Premier ministre a réaffirmé son attachement à la place de la Corse dans la Nation et dans la République française et sa reconnaissance de la spécificité de l'île", ajoute Matignon, précisant que Manuel Valls et Gilles Simeoni se rencontreraient "prochainement pour examiner l'ensemble des sujets communs".

Gilles Simeoni avait lui même appelé la veille à l'ouverture d'un "dialogue serein et constructif", demandant "au gouvernement et à l'Etat de prendre la mesure de la révolution démocratique que la Corse est en train de vivre".

La place de la Corse dans la République

Le Premier ministre, qui était un proche conseiller de Lionel Jospin lors de la négociation d'un nouveau statut pour l'île à la fin des années 90, a aussi réaffirmé "son attachement à la place de la Corse dans la Nation et dans la République française et sa reconnaissance de la spécificité de l'île".

L'ancien ministre de l'Intérieur Jean-Pierre Chevènement s'est dit "certainement" choqué par le discours en corse prononcé jeudi par Jean-Guy Talamoni, tandis que François Fillon, dénonçant ce même discours, a demandé à François Hollande "une réaction claire" face aux "insultes" de la majorité nationaliste élue à la tête de la Corse.

la rédaction avec AFP