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Politique

Corse : le président de la Chambre de commerce abattu dans son magasin

Jacques Nacer a été aabattu dans son magasin mercredi soir à Ajaccio en Corse

Jacques Nacer a été aabattu dans son magasin mercredi soir à Ajaccio en Corse - -

Le président de la Chambre de Commerce et d'Industrie (CCI) de Corse-du-Sud, Jacques Nacer, a été assassiné à Ajaccio à l’arme à feu mercredi en fin d’après-midi. « C’était un monsieur très bien », se souvient une commerçante d’Ajaccio.

L'hécatombe se poursuit en Corse. Un mois après l'assassinat de Me Antoine Sollacaro, le président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Corse-du-Sud, Jacques Nacer, a été abattu mercredi soir à Ajaccio. Âgé de 63 ans il a été atteint peu avant 19h par des tirs dans son magasin de vêtements situé rue Fresh en plein centre-ville. Le meurtrier, après avoir tiré à plusieurs reprises dans le magasin où se trouvait un client, est reparti à pied devant les nombreux témoins présents dans la rue. C'est la 17e personne tuée par balles dans l'île depuis le début de l'année. Le préfet, qui parle de « spirale mortifère », s'est rendu sur place. Il devrait être rejoint par Manuel Valls et Christiane Taubira qui doivent donner ce jeudi matin une conférence de presse commune. De son côté, le chef de l’Etat a déclaré qu'il fallait « chercher les causes mêmes de cette tuerie ».

« Ça nous fait peur, mais surtout ça nous fait mal »

Jacques Nacer était une personnalité très connue en Corse, de sensibilité nationaliste. En 2007, il avait succédé à Raymond Ceccaldi, condamné dans le procès des marchés publics accordés à la Société méditerranéenne de sécurité. « Je le connaissais depuis sa naissance. C’était un monsieur très bien, se souvient Sylvie, patronne d’un hôtel situé à quelques pas du magasin où a eu lieu la fusillade. Ça nous fait peur, mais surtout ça nous fait mal. Vous savez, en tant qu’Ajaccien, nous nous connaissions tous, nous sommes une grande famille, surtout entre commerçants. La peine est énorme ».

« La Corse a besoin de la République »

Face à cette vague de violence qui touche l’île de beauté, certains élus en appellent à la République. « Nous sommes dans une société qui est malade, explique ainsi Camille de Rocca Serra, député UMP de Corse-du-Sud. Les jeunes ne sont pas condamnés à porter une arme et à vivre cette désolation. En Corse, il y a suffisamment de jeunesse et d’intelligence pour vivre autre chose. Nous sommes à un moment très dur de notre histoire. La Corse a besoin de la République pour éradiquer ce mal. Mais ce mal est aussi en nous et nous devons l’extraire par la valorisation de ce qui est noble, par le retour à des valeurs ancestrales. La violence n’en fait pas partie et doit en être extraite ».

T. de Dieuleveult avec T.Chupin et C.Martelet