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COR-L'Elysée refuse de commenter les propos de Ziad Takieddine

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Correction: suppression de mention du ministère de la Défense PARIS (Reuters) - L'Elysée a refusé vendredi de commenter les déclarations de Ziad...

Correction: suppression de mention du ministère de la Défense

PARIS (Reuters) - L'Elysée a refusé vendredi de commenter les déclarations de Ziad Takieddine, protagoniste de l'affaire Karachi, qui lui demande la levée du secret-défense sur les contrats d'armement visés dans l'enquête judiciaire sur des soupçons de financement politique illégal.

La présidence a fait savoir de manière générale qu'elle se refusait à tout commentaire "sur l'affaire dite de Karachi".

Deux proches du chef de l'Etat sont mis en examen dans l'enquête sur le financement de la campagne d'Edouard Balladur en 1995, dont Nicolas Sarkozy était le porte-parole.

Ziad Takieddine, homme d'affaires franco-libanais, a demandé jeudi via la presse à Nicolas Sarkozy la levée "dans les 24 heures" du secret-défense, afin, dit-il, de démontrer son innocence et celle du chef de l'Etat.

La levée du secret-défense sur les commissions versées en marge des deux contrats visés dans l'enquête, au Pakistan et en Arabie saoudite, dans lesquels Ziad Takieddine était intermédiaire, relève en fait du ministère de l'Economie.

Le ministre de l'Economie François Baroin est compétent pour statuer sur une demande judiciaire après l'avis d'une commission consultative. Pour l'instant, le secret-défense est maintenu sur les contrats en question.

L'enquête judiciaire ainsi qu'une mission d'information parlementaire ont montré que des commissions - 84 millions d'euros pour un contrat pakistanais de sous-marins et 200 millions pour un contrat saoudien de frégates - avaient été décidées.

TAKIEDDINE DEMANDE DES EXCUSES

Ziad Takieddine est mis en examen pour son rôle présumé dans une supposée corruption, le juge Renaud Van Ruymbeke le soupçonnant d'avoir participé à un détournement partiel de ces commissions pour financer la campagne Balladur.

Dans une interview jeudi à BFM TV, il a exigé de rencontrer le chef de l'Etat, qu'il appelle "le patron". "Il y a intérêt, je pense et la France y a intérêt", dit-il.

Il a aussi lancé un avertissement au ministre de l'Intérieur Claude Guéant, qui a pris ses distances avec lui dans des entretiens à la presse : "Je lui dis 'rafraîchissez-vous un peu la mémoire' et je demande des excuses de sa part."

Sur France info et RTL vendredi, il a par ailleurs expliqué que Jacques Chirac accusait en 1996 l'Arabie saoudite d'avoir financé la campagne d'Edouard Balladur, en montrant un contrat classé secret défense.

Il a mis en cause aussi Dominique de Villepin, secrétaire général de l'Elysée sous la présidence Chirac.

Nicolas Sarkozy est désigné par un rapport de police luxembourgeois versé au dossier judiciaire comme le maître d'oeuvre de la mise en place de circuits financiers au Luxembourg, où ont transité les commissions.

Edouard Balladur a dit à une mission d'information parlementaire et à la presse que les quelques 20 millions de francs (trois millions d'euros) en grosses coupures versés à ses comptes de campagnes provenaient de dons de militants ou de la vente de T-shirts et de gadgets.

Thierry Lévêque, avec Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse