Copé : Woerth, "l'homme de la situation" pour les retraites

Pour le Président du groupe UMP à l’Assemblée Nationale, Jean-François Copé, invité de Bourdin Direct ce vendredi, la question de la démission d'Eric Woerth ne se pose pas. Il reste indispensable au sein du gouvernement.

Interrogé sur l’avenir du ministre du Travail au sein du gouvernement, Jean-François Copé, à l’instar du Premier ministre François Fillon, répond qu’Eric Woerth peut encore mener à bien la réforme des retraites : « Pour moi, il est absolument indispensable qu’Eric Woerth conduise cette réforme des retraites au Parlement. Tout simplement parce qu’il est l’homme du dossier. Nous avons une affaire qui est extrêmement violente. Je sais que l’on va dire que nous l’avons bien voulu. C’est extraordinairement éprouvant pour un homme qui, comme Eric Woerth, prend sur la tête de telles attaques… Pourquoi supporte-t-on tout ça ? Si on le fait, c’est pour la France. Les sacrifices, les engagements, les combats, c’est aussi pour servir la France. La réforme des retraites, ce que personne n’ose faire tellement c’est difficile de dire directement aux Français qu’il n’y a pas d’autres solutions que de travailler plus longtemps, tout ça commande d’être fait par des gens qui prennent leurs responsabilités. Eric Woerth est sur ce sujet depuis de nombreux mois, le connaît par cœur, l’a discuté avec les syndicats et les députés. Je l’ai revu longuement hier pour reparler encore du dossier. Moi je considère, et je plaide pour cela, qu’il est l’homme de la situation pour défendre ce texte à l’Assemblée » a-t-il déclaré ce vendredi matin dans « Bourdin Direct », sur RMC.

Légion d’honneur de Patrice de Maistre : « Woerth a oublié, voilà. »

De la même façon, pour le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, il n’y a ni conflit d’intérêt, ni mensonge, dans l’affaire Woerth-de Maistre : « Il explique lui-même qu’il avait oublié. Je ne peux rien vous dire d’autre. Un conflit d’intérêt, juridiquement, ce n’est pas ça. Si on doit faire la liste de tout ce qui fait la vie au quotidien des gens qui travaillent ensemble et qui peuvent être amenés de temps en temps à se demander des conseils sur tel ou tel sujet… »
A la question de savoir si un ministre peut mentir, Copé répond : « Ça dépend du contenu du mensonge. Quand il s’agit simplement de quelqu’un qui a oublié, pardonnez-moi mais ce n’est quand même pas tout à fait une affaire monstrueuse… A force d’aller dans l’ultracisme [ndlr, exagération dans les opinions] absolu, on est vraiment dans l’excès. La seule réponse que je puisse vous faire, c’est que dans cette affaire, il l’a dit lui-même : il a oublié, voilà. C’est un oubli sur un sujet qui ne me paraît pas extraordinairement grave. »

Réforme des retraites : pas d’amendements sur la pénibilité du travail

Jean-François Copé a par ailleurs annoncé que le texte du gouvernement sur la pénibilité du travail dans le cadre de la réforme des retraites ne serait pas amendé : « Je ne crois pas que cela ira très loin par rapport au dispositif actuel. Il ne faut pas se méprendre. Il ne faut pas se demander comment on va faire les amendements qui vont limiter, certains diront la casse, d’autres diront l’ampleur de la réforme. On ne fait pas cette réforme pour embêter les gens. On sait très bien que ce n’est pas très bon pour les sondages. »

« Kouchner doit être dans le peloton de tête de l’humour politique »

Refusant de s’exprimer sur le bien fondé d'une éventuelle démission du ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, Jean-François Copé a néanmoins confié qu’il lui aurait bien décerné le prix de l’humour politique pour sa phrase : « J’ai pensé à démissionner mais démissionner, c’est déserter ».
« Je ne sais pas [s’il aurait dû démissionner]. C’est son affaire. Mais il doit être dans le peloton de tête de l’humour politique » a-t-il déclaré, faisant allusion au « Prix Press Club, humour et politique » qui vient de boucler sa sélection des meilleures petites phrases politiques 2010.

Pour retrouver l'intégralité du podcast de Jean-François Copé chez Jean-Jacques Bourdin, cliquez ici.

bourdinandco