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Copé tente de solder le bilan du quinquennat Sarkozy

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PARIS (Reuters) - Jean-François Copé tente de solder la question du droit d'inventaire du quinquennat Sarkozy en plaidant pour un débat "sérieux...

PARIS (Reuters) - Jean-François Copé tente de solder la question du droit d'inventaire du quinquennat Sarkozy en plaidant pour un débat "sérieux et objectif" qui ne devrait pas s'étendre au-delà d'octobre afin de ne pas affaiblir l'UMP pour les municipales de 2014.

Sans prononcer le mot d'inventaire, le président de l'UMP demande que ce débat ne se "transforme" pas "en procès" contre Nicolas Sarkozy et François Fillon "qui ont ensemble gouverné la France pendant cinq ans".

L'ancien ministre Brice Hortefeux, proche de l'ancien chef de l'Etat, y voit néanmoins un "marronnier" qui risque de détourner le parti de son rôle d'opposant.

"Si on s'occupe de nous, on s'occupe moins du gouvernement et de la majorité. Moi, je ne suis pas pour qu'on laisse du répit à la majorité", a-t-il dit sur BFM-TV.

Dans une interview accordée aux journaux du groupe Nice-Matin, Jean-François Copé estime pourtant que le moment est opportun. "L'UMP ayant désormais une équipe dirigeante définitivement confortée par le vote massif des militants au mois de juin dernier, elle est en ordre de marche pour un dialogue sincère et sans langue de bois avec les Français".

Plusieurs personnalités de l'UMP se sont démarquées ces dernières semaines en réclamant un droit d'inventaire sur le quinquennat de Nicolas Sarkozy, alors que la gauche reproche à l'opposition de ne pas s'être remise en question.

Ce débat a été réclamé en premier par l'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, puis par Hervé Mariton, Gérald Darmanin, ou Laurent Wauquiez, jugeant qu'il était temps de procéder à "l'inventaire" du précédent quinquennat pour mieux se préparer au prochain.

L'ancien Premier ministre François Fillon avait lui aussi invité le 11 juillet ses partisans à "méditer sur le passé".

La proposition de Jean-François Copé a suscité samedi matin des réserves parmi les ténors de l'UMP, qui redoutent qu'elle ne ravive les divisions, après l'épisode désastreux de l'élection à la présidence de l'UMP, fin 2012, qui avait vu le parti de droite se déchirer entre "copéistes" et "fillonistes".

"DU NOIR ET DU BLANC"

Mais pour Patrick Devedjian, ancien ministre et ancien proche de Nicolas Sarkozy, "il est toujours bon de faire le point" car "il y a du noir et du blanc" dans les cinq années de la présidence Sarkozy.

"Il faut reconnaître ce que nous avons fait et ce que nous avons raté", a-t-il dit sur RTL, jugeant qu'il fallait éviter de "laisser ce bilan à l'opposition".

Patrick Devedjian a assuré qu'un tel débat ne visait pas à écarter Nicolas Sarkozy de la présidentielle de 2017: "Il ne s'agit pas de chercher un bouc émissaire. Il y a beaucoup de choses très positives dans ce bilan, nous pourrons les mettre en valeur."

En revanche, l'ancienne ministre Michèle Alliot-Marie a estimé qu'il y avait un "certain masochisme de la part de la droite" à réclamer un tel débat alors que la gauche ne l'avait pas fait après les années Jospin.

Il y a "en même temps aussi une attente de nos adversaires en disant: 'un droite d'inventaire, ça va permettre d'insister sur ce qui ne s'est pas passé'. Or, un droit d'inventaire ça doit permettre aussi de mettre en avant ce qui a été réussi", a-t-elle dit sur i>Télé.

Quelque peu réservé, Roger Karoutchi, vice-président de l'UMP, a estimé que la proposition de "bilan sérieux, objectif, dans un délai très court" de Jean-François Copé était plus positive qu'un droit d'inventaire, auquel il se dit hostile.

"Si on évite de se diviser dans la période des municipales, c'est déjà mieux. Si on évite de personnaliser le bilan, c'est déjà mieux. Je ne sais pas si ça aura des résultats, je dis seulement que c'est mieux que l'inventaire, même si je pense que tout ça ne peut pas aller très loin", a-t-il dit sur France Inter.

Henri-Pierre André pour le service français

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