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Concertation de l'UE contre la lapidation d'une iranienne

La France se mobilise avec ses partenaires de l'Union européenne pour empêcher la lapidation d'une Iranienne condamnée à mort pour adultère et complicité du meurtre de son mari. /Photo d'archives/REUTERS/Thierry Roge

La France se mobilise avec ses partenaires de l'Union européenne pour empêcher la lapidation d'une Iranienne condamnée à mort pour adultère et complicité du meurtre de son mari. /Photo d'archives/REUTERS/Thierry Roge - -

PARIS (Reuters) - La France se mobilise avec ses partenaires de l'Union européenne pour empêcher la lapidation d'une Iranienne condamnée à mort...

PARIS (Reuters) - La France se mobilise avec ses partenaires de l'Union européenne pour empêcher la lapidation d'une Iranienne condamnée à mort pour adultère et complicité du meurtre de son mari, indique lundi le ministère des Affaires étrangères.

Sakineh Mohammadi Ashtiani avait été condamnée une première fois en 2006 à recevoir 99 coups de fouet, accusée d'avoir eu deux relations extra-conjugales. Mais lors d'un second procès, en septembre dernier, cette Iranienne d'origine azéri a été reconnue coupable d'avoir participé indirectement à l'assassinat de son mari.

Sa condamnation a été suspendue par la justice iranienne dans l'attente d'un nouvel examen de son cas, qui a suscité ces derniers mois une mobilisation à l'échelle internationale, notamment de la part des organisations de défense des droits de l'homme.

"La France, avec ses partenaires européens, examine actuellement tous les moyens qui peuvent être mis en oeuvre pour éviter que la condamnation de Sakineh Mohammadi Ashtiani soit mise à exécution", a déclaré la porte-parole adjointe du ministère des Affaires étrangères lors d'un point presse.

"Nous sommes extrêmement préoccupés par les déclarations de Mohammad Mostafaei, l'ex-avocat de Sakineh Mohammadi Ashtiani, selon lequel celle-ci aurait été victime de torture, et que ses 'aveux' lui auraient été extorqués", a-t-elle ajouté.

Visé par un mandat d'arrêt en Iran, Mostafaei a préféré fuir son pays au début du mois pour trouver refuge à Oslo, en Norvège. Entre temps, son ancienne cliente a fait des aveux partiels mercredi à la télévision publique, en reconnaissant avoir eu une liaison avec le cousin de son mari, qui aurait conçu et exécuté le meurtre.

L'avocat iranien a déclaré que Sakineh Mohammadi Ashtiani avait probablement subi des pressions pour s'exprimer ainsi, alors qu'elle clame son innocence depuis plusieurs années.

Dimanche, un collectif d'artistes et de personnalités ont publié une tribune intitulée "Il faut empêcher la lapidation de Sakineh" sur le site de la revue de Bernard-Henry Lévy, "La règle du jeu".

Parmi les signataires figurent Elisabeth Badinter, Juliette Binoche, Patrick Modiano, Ségolène Royal, Rachida Dati, Simone Veil ou encore la dessinatrice Marjane Satrapi.

"Il est urgent d'exiger des autorités, pour Sakineh, le renoncement à toute forme d'exécution, une remise en liberté sans délai et la reconnaissance de son innocence", écrivent-ils.

De nombreuses pétitions circulent sur le web depuis plusieurs mois appelant à l'annulation définitive de la condamnation de cette mère de deux enfants.

Début août, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva avait proposé à l'Iran d'accorder l'asile à cette femme, avant de se voir notifier une fin de non recevoir de la part du régime de Téhéran.

Olivier Guillemain, édité par Gérard Bon