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Comment les députés ont-ils utilisé leur réserve parlementaire ?

Véronqiue Jacquier

Véronqiue Jacquier - -

L'assemblée nationale a publié hier pour la première fois l'utilisation en 2013 de la réserve parlementaire.

V.J. : Quand on regarde, comme je l'ai fait en détail, l'utilisation de la réserve parlementaire, on se dit: c'est purement et simplement de l'achat de voix ! Certains députés donnent l'argent pour la rénovation de bâtiment sur leurs communes.

Mais la plupart l'utilisent à des fins politiques. Jean François Copé donne 60 000 euros au syndicat étudiant de droite l'UNI. Le député PS Pascal Cherki donne 70 000 euros au syndicat étudiant de gauche l'UNEF. Le groupe des Verts à l'Assemblée subventionne La ligue des droits de l'Homme à hauteur de 7 000 euros.

Parmi les heureux bénéficiaires de la réserve parlementaire, les clubs sportifs! Patrick Balkany donne tout au Levallois Sporting Club. Et Eric Woerth soutient le jumping de Chantilly! C'est scandaleux! La réserve parlementaire c'est de l'argent public. Les associations n'ont qu'à trouver des sponsors ou solliciter des subventions dans les ministères!

Si cette réserve parlementaire est contestable, pourquoi Claude Bartolone a-t-il pris le risque de publier son utilisation ?

V.J. : Claude Bartolone veut montrer que l'argent ne va pas dans la poche des députés. Ça c'est vrai. Il n'y a pas d'enrichissement personnel. Il veut aussi montrer que la réserve parlementaire est partagée d'une façon plus juste.

Avant c'était à la tête du client. Maintenant chaque député a droit à 110 000 euros. Mais le système est toujours inégalitaire. Claude Bartolone le président de l'assemblée bénéficie de 520 000 euros. Gilles Carrez le président de la commission des finances touche 780 000 euros.

Il faut supprimer cette réserve parlementaire ?

V.J.: Oui. Bien sûr. D'ailleurs de nombreux députés sont pour. La réserve parlementaire c'est un peu plus de 81 millions d'euros. Ceux sont des subventions de l'Etat votées en loi de finances. Par les temps qui courent, ou le maître-mot c'est réduction des dépenses publiques, le système ne se justifie plus.

Bernard Sananes, la décision de Claude Bartolone, c'est ce qu'attendent les français ?

B.S. : Oui, très fortement. Quand on demande aux Français ce que leur inspire la politique, c'est une étude du Cevipof, ils répondent d'abord la méfiance (36 %) puis le "dégoût" (31%) (23% en décembre 2010). Dans un contexte de crise, ou on juge avec méfiance ceux qui sont "en haut", Les Français sont encore plus sensibles aux questions de transparence, et de rapport à l'argent.

Ces dix dernières années, Le rapport des Français à la politique s'est fortement dégradé. Le constat est assez alarmant : 55% des Français considèrent que la plupart des politiques sont corrompus (avril 2013 BFMTV), 3 français sur 4 ont une image négative des partis politiques, 1 sur 5 seulement a une image positive du Parlement

Tout cela entraîne le risque du "tous pourris", et c'est regrettable pour ceux des politiques qui font ce métier avec honnêteté et intégrité.

Comment changer ce climat ?

B.S. : Le citoyen a besoin de mesures phares exemplaires. La publication des patrimoines en est une. Le cumul incontestablement, (d'ailleurs il est plébiscité par les Français) . Certains vont même plus loin. Ségolène Royal avait proposé l'inéligbilité à vie lorsque les faits étaient passibles de prison. Les mesures font consensus. Mais , les Français doutent toujours de leur efficacité réelle pour lutter contre les abus. C'est paradoxal , on n'a jamais pris autant de mesures pro transparence et pourtant La suspicion à l'égard des politiques n'a jamais été aussi forte .

Une info municipale concernant Marseille...

V.J. : Jean Noel Guérini veut jouer les troubles fêtes. Le président du conseil général des Bouches-du-Rhône apporte son soutien à Lisette Narducci une ancienne socialiste tête de liste PRG dans le deuxième secteur de Marseille. Jean Noel Guerini promet d'autres soutiens à d'autres candidats PRG face à des socialistes. C'est à se demander s'il ne veut pas faire gagner Gaudin…

Et puis ça n'a rien à voir avec les municipales...

Non, mais à mon avis si elle commence à parler, elle ne va plus s'arrêter. Valérie Trierweiler. Elle confie au Parisien au sujet de sa rupture avec François Hollande: "je suis plus dans la déception que dans la colère. Je n'exclue pas d'écrire un livre". Tout ce que redoute l'Elysée...

Véronique Jacquier