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Cohn-Bendit : "La France a fait pression sur la Grèce"

Selon le député européen Daniel Cohn-Bendit, l'aide française à la Grèce a été subordonnée à la confirmation par Athènes de contrats d'armements en faveur de Paris, malgré ses difficultés financières. /Photo prise le 7 mai 2010/REUTERS/Philippe Wojazer

Selon le député européen Daniel Cohn-Bendit, l'aide française à la Grèce a été subordonnée à la confirmation par Athènes de contrats d'armements en faveur de Paris, malgré ses difficultés financières. /Photo prise le 7 mai 2010/REUTERS/Philippe Wojazer - -

L'aide française à la Grèce a été subordonnée à la confirmation par Athènes de contrats d'armements en faveur de Paris, malgré ses...

PARIS (Reuters) - L'aide française à la Grèce a été subordonnée à la confirmation par Athènes de contrats d'armements en faveur de Paris, malgré ses difficultés financières, affirme Daniel Cohn-Bendit.

Le député européen écologiste a déclaré à la presse que le président Nicolas Sarkozy et son Premier ministre, François Fillon, avaient contraint le gouvernement socialiste de George Papandréou à honorer des contrats signés par son prédécesseur conservateur, Costas Karamanlis.

Des accusations repoussées par Matignon.

"L'heure est suffisamment grave pour ne pas perdre de temps avec de basses polémiques dénuées de tout fondement", a-t-on déclaré dans l'entourage du Premier ministre français.

Interrogé à ce sujet, le ministère français de la Défense s'est refusé à tout commentaire.

Le Sénat français a adopté dans la nuit de jeudi à vendredi le volet français du plan d'aide à la Grèce, qui prévoit de prêter 16,8 milliards d'euros sur trois ans, dont 3,9 milliards en 2010, sur un total de 110 milliards fournis par les pays de la zone euro et le Fonds monétaire international.

"M. Fillon et M. Sarkozy ont dit à Papandréou : 'Nous allons lever des sommes pour vous aider, mais vous devez continuer à payer les contrats d'armement (...) signés par le gouvernement Karamanlis'", a raconté Daniel Cohn-Bendit lors d'une conférence de presse à Paris consacrée au Grenelle II et à l'avenir d'Europe Ecologie.

Il a expliqué qu'il tenait ce récit de la bouche du Premier ministre grec, qu'il a récemment rencontré à Athènes.

"Depuis donc ces trois derniers mois, il y a eu plusieurs milliards de contrats d'armement confirmés, on a obligé la Grèce à confirmer des frégates françaises (2,5 milliards) que doivent acheter les Grecs, il y a des hélicoptères, des avions, des sous-marins allemands", a-t-il ajouté.

"Je dis que c'est de l'hypocrisie, on veut faire de l'argent, voilà la réalité", a-t-il conclu.

Le gouvernement grec a dû consentir, en contrepartie de l'aide internationale, un plan d'austérité qui prévoit de fortes augmentations d'impôts et une baisse de salaires pour les fonctionnaires.

Thierry Lévêque, avec Elizabeth Pineau, édité par Sophie Louet