BFMTV
Politique

Christine Lagarde sur le départ, un remaniement dès mercredi

Si Christine Lagarde prend la direction générale du FMI, ce qui semble fort probable, François Baroin, ministre du Budget, prendrait sans doute sa place au ministère de l'Economie et ce, dès mercredi, ont dit lundi des sources gouvernementales. /Photo pri

Si Christine Lagarde prend la direction générale du FMI, ce qui semble fort probable, François Baroin, ministre du Budget, prendrait sans doute sa place au ministère de l'Economie et ce, dès mercredi, ont dit lundi des sources gouvernementales. /Photo pri - -

La désignation de Christine Lagarde à la tête du Fonds monétaire international s'annonçant imminente, Nicolas Sarkozy pourrait remanier le gouvernement français dès mercredi en confiant le ministère de l'Economie à François Baroin, déclare-t-on lundi de sources gouvernementales.

Le conseil d'administration du FMI se réunit mardi à Washington pour départager les deux postulants à la succession de Dominique Strauss-Kahn, inculpé à New York pour tentative de viol: la ministre française de l'Economie et des Finances et le gouverneur de la Banque centrale du Mexique, Agustin Carstens.

Un sondage informel réalisé par Reuters auprès des pays votants suggère que Christine Lagarde devrait obtenir haut la main la majorité, malgré une fronde des pays émergents.

Le scénario sur lequel travaille l'exécutif français est la désignation dès mardi de Christine Lagarde, qui serait alors "directeur général désigné" du FMI avant l'officialisation de son mandat, qui nécessite qu'elle démissionne de ses fonctions ministérielles.

"Ça devrait aller vite", déclarait-on lundi de source gouvernementale française, ce qui laisse supposer un remaniement dès mercredi.

Le Premier ministre, François Fillon, doit en effet partir pour une visite officielle en Indonésie et au Cambodge du 29 juin au 3 juillet.

Nicolas Sarkozy entend respecter les formes et ne pas donner l'impression d'avoir partie gagnée, mais il aurait déjà bâti son Meccano, dit-on de même source.

"Avant que ça ne soit fait, il n'est pas question d'en parler", a souligné le chef de l'Etat lundi lors d'une conférence de presse consacrée au grand emprunt.

"Il y a là un minimum de courtoisie à l'endroit des membres du conseil d'administration du FMI qui seraient sans doute très étonnés de voir que nous faisons comme si c'était fait", a-t-il expliqué.

"Jusqu'à la dernière minute, nous serons respectueux de leur décision et nous attendrons sereinement", a-t-il ajouté.

LE RETOUR DES CENTRISTES

C'est finalement le ministre du Budget François Baroin, favori au jeu des pronostics, qui devrait prendre la succession de Christine Lagarde à Bercy, maison qu'il connaît bien, selon des sources gouvernementales et parlementaires.

L'Elysée aurait notamment apprécié que ce chiraquien joue les casques bleus après que Jacques Chirac, son ancien mentor, eut affiché sa préférence pour François Hollande pour l'élection présidentielle de 2012 avant de démentir, dit-on à l'UMP.

Avocat et ancien journaliste, François Baroin, 46 ans, diplômé de l'Institut supérieur de gestion (ISG) et d'études approfondies de géopolitique, est titulaire d'un DESS de sciences de l'information et d'un DESS de défense.

Mais Le Figaro croit savoir que le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire, ancien directeur de cabinet de Dominique de Villepin à Matignon, "reviendrait dans la course".

Elle aussi pressentie, l'actuelle ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, diplômée de l'Ena et d'HEC, hériterait du Budget.

Malmenés lors des deux derniers remaniements, en novembre et février derniers, les centristes reviendraient dans le gouvernement à la faveur de ce jeu de chaises musicales.

Recalé lors du grand remaniement de l'automne, où il aurait été pressenti pour la Santé, le député des Alpes-Maritimes Jean Leonetti, vice-président du Parti radical, prendrait la succession de Valérie Pécresse.

"Il y a de très fortes probabilités pour Leonetti", déclare-t-on de sources parlementaires centristes.

"Mais ce ne serait pas une prise de guerre à même de faire pièce à l'entreprise Borloo", ajoute-t-on.

Jean-Louis Borloo, ex-numéro deux du gouvernement de François Fillon et président du Parti radical, ambitionne de se présenter en 2012, ce qui pourrait compromettre les chances de Nicolas Sarkozy pour un éventuel second mandat.

Au nombre des centristes, l'ex-UDF Marc-Philippe Daubresse, ministre de la Jeunesse et des Solidarités actives de mars à novembre 2010, devrait faire son retour. Proche de Jean-Louis Borloo, il occupe depuis 2009 le poste de secrétaire général de l'UMP. Le nom de Marc Laffineur (ex-Démocratie libérale), député du Maine-et-Loire, circule également. C'est un proche de l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.

Sophie Louet avec Emmanuel Jarry et Emile Picy, édité par Yves Clarisse

REUTERS