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Chatel : « Ne rien faire serait explosif »

Luc Chatel, ministre de l'Education nationale et porte-parole du Gouvernement

Luc Chatel, ministre de l'Education nationale et porte-parole du Gouvernement - -

Invité de Bourdin Direct ce lundi, le Ministre de l'Education nationale et porte-parole du Gouvernement, Luc Chatel est revenu sur la réforme des retraites.

Coup d'envoi officiel de la réforme des retraites ce lundi matin. Le nouveau ministre du Travail Eric Woerth reçoit une par une les organisations syndicales et patronales. Des réunions bilatérales de consultation pour donner le tempo sur le calendrier et les modalités de concertation.

Un dossier délicat, pour lequel le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, invité de Bourdin Direct ce matin, a tenu à rappeler : « le Président de la République a souhaité qu’il y ait à la fois le temps suffisant pour un échange, pour écouter les différents partenaires – c’est la phase de concertation actuelle, mais qu’en même temps, nous prenons nos responsabilités. J’entends dire partout : c’est un dossier explosif. Ce qui serait explosif, c’est de ne rien faire. »

« Si on continue comme ça, on court à la catastrophe »

Rappelant que « cette année, une retraite sur dix n’est pas financée par le budget actuel », le ministre de l’Education Nationale met en garde : « si on continue comme ça, nous allons à la catastrophe. Donc il faut sauver le système des retraites par répartition, et donc agir.
Quand le système des retraites a été inventé, après la guerre, l’espérance de vie était d’environ 67 ans, on prenait sa retraite à 65 ans et il y avait environ 7 actifs pour 1 retraité. Donc ça marchait bien : ceux qui travaillaient, payaient pour ceux qui étaient en retraite.
Aujourd’hui, on prend sa retraite avant 60 ans, la plupart du temps, on vit jusqu’à 80 ans et on a environ 3 actifs pour 1 retraité. Donc le système explose.
Donc, il n’y a pas 50 solutions. Soit on diminue le montant des retraites, soit on augmente les cotisations, soit on joue sur la durée de cotisation et l’âge de départ en retraite. »

Interrogé plus précisément sur la possibilité d’un prélèvement spécifique qui ne toucherait que les plus hauts revenus, Luc Chatel botte en touche : « Ce que souhaite le gouvernement, c’est que cette réforme soit juste. Nous réfléchissons à tout. Aujourd’hui, nous sommes en phase de concertation, ce n’est pas le moment où le gouvernement va mettre sur la table ce qu’il souhaite faire. »

« Il faut aller plus loin sur les niches fiscales »

Persuadé par ailleurs qu’il faut « aller plus loin » sur les niches fiscales, « déjà plafonnées par ce gouvernement », Luc Chatel a confirmé le souhait de ce dernier d’en supprimer purement et simplement certaines : « soit nous regardons niche par niche, si on ne peut pas toiletter ce régime de niches fiscales – y’a-t-il aujourd’hui des avantages fiscaux qui se justifient encore –, soit nous décidons d’abaisser le montant de ce plafonnement, à nouveau, comme nous l’avions fait l’année dernière. »

Pour écouter le podcast complet de l’interview de Luc Chatel, cliquez ici.