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Changements de têtes à la gendarmerie et en Seine-Saint-Denis

Le gouvernement a nommé mercredi un nouveau patron de la gendarmerie Jacques Mignaux et un préfet à poigne Christian Lambert en Seine-Saint-Denis, sur fond de polémiques dans la première et de faits divers violents à répétition dans la seconde. Les deux h

Le gouvernement a nommé mercredi un nouveau patron de la gendarmerie Jacques Mignaux et un préfet à poigne Christian Lambert en Seine-Saint-Denis, sur fond de polémiques dans la première et de faits divers violents à répétition dans la seconde. Les deux h - -

PARIS - Le gouvernement a nommé mercredi un nouveau patron de la gendarmerie et un préfet à poigne en Seine-Saint-Denis, sur fond de polémiques dans...

PARIS (Reuters) - Le gouvernement a nommé mercredi un nouveau patron de la gendarmerie et un préfet à poigne en Seine-Saint-Denis, sur fond de polémiques dans la première et de faits divers violents à répétition dans la seconde.

Les deux hommes sont des proches du président Nicolas Sarkozy, dont ils furent des collaborateurs lorsqu'il était ministre de l'Intérieur dans les années 2002-2007.

Le général Jacques Mignaux devient directeur général de la gendarmerie nationale, dont il était jusqu'ici le numéro deux. Il remplace le général Roland Gilles, qui occupait ces fonctions depuis le 30 juin 2008 et sera prochainement nommé ambassadeur.

La promotion de cet ex-membre du cabinet de Nicolas Sarkozy place Beauvau à la tête de la gendarmerie intervient alors que ce corps de militaires est de nouveau en proie à un malaise.

Le site "Gendarmes et citoyens", sur lequel sont enregistrés 16.500 des quelque 100.000 gendarmes français, se fait notamment l'écho de soutiens apportés au chef d'escadron Jean-Hugues Matelly, récemment radié par décret présidentiel.

Il est reproché à Jean-Hugues Matelly d'avoir critiqué le rapprochement entre la police et la gendarmerie sous l'égide du ministre de l'Intérieur.

Le 3 avril, un autre gendarme a été suspendu pour avoir rédigé un poème de soutien au chef d'escadron, intitulé "Il pleut sous nos képis" et publié par l'Association de défense des droits militaires (Adefdromil).

Par ailleurs, le gouvernement a nommé Christian Lambert, ancien patron du RAID, une unité d'élite de la police, préfet de Seine-Saint-Denis, département limitrophe de Paris, au nord-est de la capitale. Il remplace Nacer Meddah, nommé préfet du Doubs et de la région Franche-Comté.

RÉUNION SUR LA SÉCURITÉ

Nacer Meddah est un des rares préfets français issus de la "diversité". Sa nomination en Seine-Saint-Denis, un département comptant une des plus fortes populations immigrées en France, avait été de ce fait, en décembre 2008, doublement symbolique.

Christian Lambert fut pour sa part un des principaux artisans de l'arrestation du berger Corse Yvan Colonna, condamné après une cavale de plusieurs années pour l'assassinat du préfet Claude Erignac le 6 février 1998 à Ajaccio.

Cet homme réputé à poigne, qui a dirigé les CRS, est lui aussi considéré comme un proche de Nicolas Sarkozy.

Il était jusqu'ici directeur de cabinet du préfet de police de Paris, Michel Gaudin, autre proche du chef de l'Etat.

Le débat sur l'insécurité en Seine-Saint-Denis a été relancé récemment par des attaques contre des autobus à Tremblay-en-France, après une opération de police contre un trafic de drogue.

La nomination du général Mignaux et de Christian Lambert a été annoncée quelques heures avant une réunion, au palais de l'Elysée, des responsables des services de sécurité - police et gendarmerie - autour du président de la République.

Le 24 mars, trois jours après la déroute de sa majorité aux élections régionales, Nicolas Sarkozy avait déclaré vouloir s'engager "personnellement" dans la lutte contre la violence.

Vendredi dernier, le chef de l'Etat, dont la sécurité est un thème de prédilection, a demandé aux forces de l'ordre d'intensifier les opérations coup de poing dans les cités sensibles.

Opposition de gauche et extrême droite multiplient les critiques sur sa politique de sécurité. Des syndicats de police dénoncent pour leur part la "politique du chiffre" exigée par le chef de l'Etat et, dans le même temps, une baisse des effectifs.

Emmanuel Jarry, édité par Sophie Louet