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"Cet arrêté me scandalise": Véran critique la décision du maire de Valence de supprimer des aides familiales pour lutter contre les violences urbaines

Le ministre de la Santé Olivier Véran lors d'une visite au CHU de Dijon le 29 mai 2020

Le ministre de la Santé Olivier Véran lors d'une visite au CHU de Dijon le 29 mai 2020 - JEFF PACHOUD © 2019 AFP

Le ministre de la Santé s'est fortement opposé, sur Twitter, à la décision prise par le maire LR de Valence, Nicolas Daragon, de supprimer certaines aides de la mairie pour "les familles de délinquants".

Le maire LR de Valence (Drôme), Nicolas Daragon, a fait voter lundi dernier, en conseil municipal, la suppression de certaines aides de la mairie pour "les familles de délinquants" après des violences urbaines sur la commune en octobre. Les aides municipales concernées sont notamment le chèque culture, le chèque sport ou les aides facultatives du CCAS comme l'aide alimentaire. 

Une décision que le ministre de la Santé Olivier Véran a critiqué ce samedi sur Twitter, ajoutant être scandalisé.

"Un enfant n'a pas à être puni, privé de cantine, de culture, de sport parce que son frère, sa soeur ou ses parents ont mal agi. Cet arrêté municipal me scandalise", a-t-il indiqué sur le réseau social.

Une mesure "populiste"

La mesure vise à "responsabiliser les familles" de "ceux qui nuisent à leur quartier et à leur voisinage", avait déclaré Nicolas Daragon. Des violences urbaines causées par "une trentaine de jeunes" avaient éclaté à Valence notamment pendant les vacances de la Toussaint avec "des tirs de mortiers sur la police, les pompiers et des bus", avait dénoncé l'édile.

Le conseiller municipal (LFI) Jimmy Levacher avait dénoncé une mesure "populiste", "qui flirte avec la règle".

"La délibération vise ceux qui font l'objet d'un simple rappel à l'ordre; or, on peut avoir un rappel à l'ordre pour un abandon d'ordures comme un jet de mégot ou un problème de voisinage", avait relevé l'élu d'opposition, qui avait dit réfléchir avec son groupe Valence en commun "à un recours sur le principe d'universalité du service public".

Une mesure similaire a été votée en 2018 à Rillieux-la-Pape, dans la métropole de Lyon, et a abouti depuis son instauration à la suspension pour un an des aides municipales pour trois familles.

Clément Boutin avec AFP