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Politique

Ce qu'il faut retenir de l'intervention de François Hollande 

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François Hollande, loin de faire son mea culpa, a tenu à mettre les choses au clair. Même s'il n'a pas encore décidé de l'être, il est le meilleur candidat de son camp pour 2017.

Face à quatre Français, François Hollande a passé plus d'une heure à défendre son bilan et les quatre premières années de son mandat. Le président en a profité pour éteindre les ambitions de certains de ses ministres, Emmanuel Macron en tête.

>> Oui, la France "va mieux"

"Il y a plus de croissance, moins de déficit, moins d'impôts", alors "oui, ça va mieux" selon François Hollande. Refusant de faire "un mea culpa" après ses quatre premières années de mandat, le chef de l'Etat l'a assuré: "pour la première fois en cinq ans, l'économie française a créé plus d'emplois qu'elle n'en a supprimés".

Pour cette raison, François Hollande n'exclut pas d'être candidat en 2017. Le chef de l'Etat a affirmé qu'il déciderait d'une candidature "à la fin de l'année 2016". Il a toutefois reconnu que "si le quinquennat durait quatre ans, il y aurait une difficulté" à se représenter

>> La mauvaise médecine du Front national 

C'était l'instant santé-médecine de la soirée. Interrogé par un électeur du FN qui affirmait avoir "tout essayé" à part l'extrême droite, François Hollande a tenu à mettre en garde son interlocuteur, qui comparait la France à un "patient malade". 

"Attention à ne pas choisir un médecin qui puisse tuer le malade" a alerté François Hollande, qui "comprend la colère" qui mène à glisser un bulletin du FN dans l'urne au moment du vote. Il a également critiqué les solutions proposé par Marine Le Pen, "pas bonnes" selon le président. 

>> Hollande douche les espoirs de Macron

Alors que son ministre ne cache plus ses ambitions, François Hollande a froidement recadré Emmanuel Macron.

"Il doit être dans l'équipe, sous mon autorité" a affirmé le chef de l'Etat. La relation avec Emmanuel Macron est "non pas simplement hiérarchique, il sait ce qu'il me doit, c'est aussi de la loyauté personnelle et politique" a déclaré François Hollande, tuant dans l'oeuf les ambitions personnelles de son ministre.

>> Valls recadré sur le voile à l'université

Après Emmanuel Macron, un deuxième ministre a fait les frais de l'autorité présidentielle. Alors qu'il s'était récemment exprimé en faveur d'une loi interdisant le port du voile à l'université, Manuel Valls a subi un recadrage en bonne et due forme sur le plateau de France 2. 

"Il n'y aura pas de loi" sur le port du voile a affirmé François Hollande, affirmant que "l'université est un lieu de liberté religieuse". Le président a par ailleurs rappelé que les "règles constitutionnelles ne permettent pas" de voter une telle loi actuellement. 

>> Loi Travail et Nuit Debout

Le président de la République a soutenu que "discuter, concerter", ce n'était "pas céder à la rue". Il a par ailleurs confirmé que le projet de Loi Travail serait bien porté jusqu'au bout, et que les modifications apportées après les manifestations nationales n'étaient pas des reculades. 

Interrogé sur le mouvement Nuit Debout et les nouvelles formes de démocratie qui s'expriment depuis plusieurs jours sur la place de la République, à Paris, et partout en France, François Hollande s'est montré compréhensif. Le président de la République a salué que la politique "se fasse en dehors des partis", tout en réaffirmant que "le meilleur système politique est le système représentatif".

Paul Aveline