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Cazeneuve tance Montebourg, qui veut "toréer" l'Europe

le ministre français du Budget Bernard Cazeneuve a tancé mardi sur Radio Classique son collègue du Redressement productif et plus généralement les détracteurs de l'Allemagne et de l'Union européenne au sein de la majorité de gauche en France, qui se tromp

le ministre français du Budget Bernard Cazeneuve a tancé mardi sur Radio Classique son collègue du Redressement productif et plus généralement les détracteurs de l'Allemagne et de l'Union européenne au sein de la majorité de gauche en France, qui se tromp - -

PARIS (Reuters) - Le ministre français du Budget a tancé mardi son collègue du Redressement productif et plus généralement les détracteurs de...

PARIS (Reuters) - Le ministre français du Budget a tancé mardi son collègue du Redressement productif et plus généralement les détracteurs de l'Allemagne et de l'Union européenne au sein de la majorité de gauche en France, qui se trompent selon lui de cible.

La polémique déclenchée par des déclarations du président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone et un projet de texte du Parti socialiste critiquant Berlin n'est pas encore retombée qu'Arnaud Montebourg revient à la charge dans Le Point.

"Il faut ouvrir les hostilités avec l'Union européenne", dit le ministre du Redressement productif cité par l'hebdomadaire.

"Moi, je conseillerais au président de la République de faire une tournée européenne fracassante", ajoute-t-il. "Il faut toréer l'Union européenne."

Pour Bernard Cazeneuve, interrogé par Radio Classique, les responsables français qui attaquent la politique de rigueur budgétaire de l'Union européenne et de l'Allemagne doivent changer de vocabulaire s'ils veulent être entendus en Europe.

"Je dis à Arnaud Montebourg (...) que ce type de propos ne sont pas des propos qui aident à la réorientation de l'Europe", a déclaré le ministre du Budget, qui détenait auparavant le portefeuille des Affaires européennes.

Il a également critiqué, sans le nommer, Claude Bartolone, qui appelait la semaine dernière dans une interview au Monde à la "confrontation" avec l'Allemagne: "On n'a pas besoin pour être à gauche de vouloir la confrontation avec l'Allemagne."

"MANIFESTATIONS NARCISSIQUES"

Il a au contraire plaidé pour une relation franco-allemande "refondée autour d'un agenda porteur d'avenir".

La France souhaite certes une modification de la politique européenne, a-t-il expliqué: une accélération de la mise en oeuvre de l'union bancaire, davantage d'initiatives en faveur des investissements structurants et améliorant la compétitivité, une intensification de la lutte contre les paradis fiscaux ...

"Nous n'avons pas besoin pour faire tout cela d'une confrontation avec l'Allemagne, nous avons besoin au contraire avec l'Allemagne d'initiatives communes", a ajouté Bernard Cazeneuve, qui a cité la politique énergétique.

Or, le vocabulaire utilisé par des responsables français comme Arnaud Montebourg ou Claude Bartolone "aboutit à l'exact contraire de ce à quoi on prétend", a-t-il insisté. "La réorientation de l'Europe se fait dans un climat de confiance, elle se fait dans la crédibilité."

Pour être crédible, la France doit tenir ses engagements en matière de finances publiques et de réformes structurelles, a estimé le ministre du Budget.

S'il se dit contre un gouvernement "où il n'y aurait que des ministres disant la même chose, sur le même ton", il n'en a pas moins critiqué ceux qui, récemment, ont paru remettre en cause cette politique, comme la ministre Verte du Logement, Cécile Duflot, son collègue de l'Economie solidaire, Benoît Hamon, et Arnaud Montebourg.

Le débat opposant rigueur et croissance est un "faux débat", a-t-il ainsi déclaré. "Donc il y a dans tout cela beaucoup de posture, parfois de manifestations narcissiques."

"Lorsqu'on est investi d'une responsabilité ministérielle dans un contexte de crise (...) il ne serait pas mauvais que nos petites personnes s'effacent parfois devant la mission qui nous a été confiée", a-t-il ajouté.

Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse