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Politique

«Casse-toi pov’ con » : 30 euros d’amende

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Un militant, qui avait brandi une pancarte sur laquelle était écrit « Casse toi pov’ con » à l’adresse de Nicolas Sarkozy, a été reconnu coupable d’outrage au chef de l’Etat.

Hervé Eon a 56 ans, il est au chômage. Il souhaite qu'on le présente comme militant RESF (Réseau éducation sans frontière) et adhérent au Parti Socialiste. Il préside également l'association « Pour la République sociale » en Mayenne. Cette association est présidée au niveau national par Jean-Luc Mélenchon, qui soutient Hervé Eon.

La condamnation

Ce jeudi, le tribunal de Laval a condamné Hervé Eon à 30 euros d'amende avec sursis pour « offense au chef de l'Etat ». Son avocate avait plaidé la relaxe, mais le jugement précise que « si le prévenu n'avait pas eu l'intention d'offenser, mais seulement l'intention de donner une leçon de politesse incongrue, il n'aurait pas manqué de faire précéder la phrase "Casse toi pov'con" par une formule du genre "on ne dit pas " ». Hervé Eon a décidé de faire appel. Il s'explique : « C'est un acte assumé, je ne veux pas me faire intimider par cette décision judiciaire. J'ai reçu beaucoup de messages de sympathie. Une pétition a même recueilli près de 5000 signatures ».

L'histoire

Le 28 août dernier, Nicolas Sarkozy est en déplacement à Laval (Mayenne) sur le thème du RSA (Revenu de Solidarité Active). Hervé Eon se rend alors à une manifestation en centre ville contre la politique de Sarkozy. Il raconte la suite : « Je me rendais à vélo avec ma pancarte sous ma veste, sur laquelle était écrit « Casse toi pov' con » (ndlr : Cette phrase a été prononcée par Nicolas Sarkozy au Salon de l'Agriculture à l'attention d'un visiteur. La vidéo de cet incident avait eu un énorme succès sur le web). Avant même de l'avoir sortie, j'ai été interpelé par deux policiers en civil. Je devais déjà être "répertorié" comme militant à risque. Lorsqu'une grosse voiture, immatriculée en 75 avec les vitres teintées, est arrivée, j'ai pu dégager mon bras droit et brandir quelques instants ma pancarte. C'est à ce moment-là que les policiers m'ont dit qu'il y avait offense au chef de l'Etat. Je n'étais mandaté par personne, par aucune organisation. Je voulais faire savoir à Nicolas Sarkozy qu'on ne peut pas tenir ce genre de langage lorsqu'on est Président ».

La rédaction-Bourdin & Co