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Carla Bruni-Sarkozy ne croit pas au complot

Nous ne sommes victimes d'aucun complot", a déclaré mercredi soir sur Europe 1 Carla Bruni-Sarkozy, qui juge "insignifiantes" les rumeurs sur les difficultés présumées de son union avec le chef de l'Etat. /Photo prise le 21 mars 2010/REUTERS/Philippe Woja

Nous ne sommes victimes d'aucun complot", a déclaré mercredi soir sur Europe 1 Carla Bruni-Sarkozy, qui juge "insignifiantes" les rumeurs sur les difficultés présumées de son union avec le chef de l'Etat. /Photo prise le 21 mars 2010/REUTERS/Philippe Woja - -

« Nous ne sommes victimes d'aucun complot », a déclaré mercredi soir Carla Bruni-Sarkozy, qui juge "insignifiantes" les rumeurs.

PARIS (Reuters) - Prenant le contre-pied d'un conseiller et de l'avocat de Nicolas Sarkozy, son épouse Carla Bruni a déclaré que les rumeurs d'infidélité visant son couple n'avaient pas d'importance et ne constituaient pas un complot.

Interrogée sur Europe 1 mercredi, précisant qu'elle parlait "au nom" de son mari, elle a aussi assuré qu'il n'y avait pas eu d'enquête de "police" sur l'affaire, alors que plusieurs médias affirment que les services de renseignement ont bien mené des investigations.

"La réalité des choses est que ces rumeurs pour nous sont insignifiantes, qu'elles ne comptent pas, qu'on n'a jamais essayé de les combattre, que c'était désagréable mais que ça n'a aucune importance (...) La préoccupation de mon mari, ce sont les Français et la France", a-t-elle dit.

"Je considère que nous ne sommes victimes d'aucun complot, les rumeurs ont toujours existé. Il n'y a pas de complot, il n'y a pas vengeance, ça ne nous concerne en rien et on a tourné la page depuis belle lurette", a-t-elle ajouté.

Elle a précisé que l'ancienne ministre de la Justice Rachida Dati, désignée par plusieurs médias comme l'une des responsables de la diffusion de la rumeur, gardait la confiance de l'Elysée.

"L'accusation qui dirait que Rachida Dati a propagé ces rumeurs est une rumeur. Je n'y crois donc pas. Elle reste tout à fait notre amie", a-t-elle dit.

Cet entretien vient contredire les propos de Pierre Charon, conseiller de Nicolas Sarkozy, et de Thierry Herzog, avocat du chef de l'Etat, qui ont évoqué publiquement ces derniers jours l'hypothèse d'une machination.

"Pierre Charon a parlé avec l'emportement de l'amitié. Pierre Charon a pris tout ça très à coeur. Il a été comme un ami, il a voulu nous défendre.", a dit Carla Bruni.

ENQUÊTE DE POLICE

Ces rumeurs qui circulaient de longue date ont pris une nouvelle dimension après la diffusion le 10 mars d'un article sur le site internet du Journal du dimanche, et elles ont alors entamé un tour du monde dans la presse internationale.

"Il n'y a aucune enquête de police, c'est inimaginable de dire une chose pareille", a-t-elle dit. La DCRI, qui selon le Monde a mené des vérifications, n'est pas rattachée à la police.

Dans la matinée sur RTL, Rachida Dati s'était exprimée pour réfuter tous ces scénarios et tenter un rapprochement.

"Face à "cette campagne de dénigration (sic) et de calomnies (...) aujourd'hui j'ai décidé de réagir: maintenant ça suffit, il faut que ça s'arrête", avait-t-elle insisté.

L'ancienne ministre a engagé l'avocat Georges Kiejman pour menacer de poursuites ceux qui la désignent.

La police judiciaire de Paris a été saisie par le parquet de Paris d'une enquête préliminaire après une plainte du groupe Lagardère, propriétaire du JDD, pour "introduction frauduleuse de données dans un système informatique".

Carla Bruni assure que l'Elysée n'a exercé aucune pression sur le groupe pour qu'il dépose cette plainte, qui suscite l'indignation de la société des journalistes du quotidien.

Ces derniers estiment que le chef de l'Etat a utilisé sa proximité avec Arnaud Lagardère, patron du groupe, pour susciter une enquête sans apparaître directement.

Le groupe a poussé à la démission un responsable de Newsweb, filiale chargée du site internet du JDD et un employé non journaliste qui semble avoir posté l'article sur la rumeur sur un blog lié au site.

Le député socialiste François Hollande a de son côté dénoncé "un climat de décomposition qu'on a rarement connu dans la République". "Mais où est-on, dans quel régime est-on, comment est-on tombé aussi bas ?", s'est-il demandé sur i>Télé.

Carla Bruni-Sarkozy a encore déclaré qu'elle soutiendrait son mari s'il décidait de briguer un second mandat en 2012. "Quoiqu'il décide, je le suivrai. Jamais je ne lui demanderai de renoncer."

Emmanuel Jarry, Yann Le Guernigou, Thierry Lévêque