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Politique

"C'est la rue qui a abattu les nazis": la phrase de Mélenchon agace la majorité

Jean-Luc Mélenchon place de la République samedi 23 septembre 2017

Jean-Luc Mélenchon place de la République samedi 23 septembre 2017 - GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Lors de son discours prononcé sur la place de la République ce samedi, Jean-Luc Mélenchon a multiplié les avertissements à Emmanuel Macron, lui lançant notamment: "c'est la rue qui a abattu les nazis". Des propos jugés "indignes" par plusieurs ministres.

"C'est la rue qui a abattu les rois, les nazis, le plan Juppé et le CPE", a martelé samedi après-midi le leader de la France insoumise dans son discours de clôture de la manifestation contre la réforme du Code du travail. L'élu des Bouches-du-Rhône répondait ainsi au président de la République qui, le 19 septembre dans une interview à la chaîne américain CNN, expliquait: "la démocratie, ce n'est pas la rue".

Mais la réponse de Jean-Luc Mélenchon agace dans le camp de La République en Marche! (LREM). Sur Twitter, Christophe Castaner a jugé "indigne" de "porter (l'écharpe tricolore) quand on mêle démocrates et républicains à la fange nazie".

"Personne n'a le monopole de la rue. C'est là que le mouvement s'est mis En Marche. Nous entendons la rue mais respectons le peuple", a poursuivi le porte-parole du gouvernement.

De son côté, Richard Ferrand, président du groupe La République en Marche à l'Assemblée, a dénoncé sur le réseau social des "amalgames délirants" et "déshonorants".

"Placer Alain Juppé et les Nazis dans la même phrase, les mettre sur le même plan. Au delà de l'indécence" a pointé Aurore Bergé, la porte-parole de LREM à l'assemblée Nationale. 

Des références historiques "hasardeuses"

D'autres ont même renvoyé Jean-Luc Mélenchon à ses cours d'Histoire. "La rue n'a jamais battu les nazis. En revanche, elle les a fait" ont souligné Nathalie Loiseau, ministre de l'Europe et Thierry Mandon, ancien secrétaire d'Etat socialiste.

Dans un tweet, Manuel Valls dénonce également des "références historiques hasardeuses". "Il faut être ferme, expliquer, réformer", écrit-il.

M.P