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«C’est curieux de faire grève tous les 15 jours»...

« Les coulisses de la politique », tous les matins à 7h20 sur RMC et RMC.fr avec C. Jakubyszyn.

« Les coulisses de la politique », tous les matins à 7h20 sur RMC et RMC.fr avec C. Jakubyszyn. - -

Nicolas Sarkozy est-il inquiet de la mobilisation syndicale ? Pas du tout. Est-il irrité des attaques incessantes de l'opposition sur une réforme des retraites sur laquelle il ne compte pas lâcher ? Certainement pas. Non, ce qui inquiète le président de la République, ce serait plutôt les étudiants. Et ce qui l'agace, ce sont les candidats au remaniement.

« Je ne cède rien, c’est ma marque de fabrique ». Voilà ce qu'expliquait hier mercredi Nicolas Sarkozy à un groupe de députés conviés pour le déjeuner, à la veille de la nouvelle journée de mobilisation syndicale. Le chef de l'Etat se rêve en « président courage » sur la réforme des retraites. A l’Elysée, on ne craint pas trop le mouvement social de ce jeudi. Raymond Soubie, le conseiller social du président, lui a garanti que les syndicats n’étaient pas jusqu’au-boutistes sur le dossier. La CGT, qui a compris que Nicolas Sarkozy ne bougerait pas, a commencé à prendre ses distances avec les syndicats les plus durs. Et Nicolas Sarkozy se moque de la stratégie syndicale : « C’est curieux de faire grève tous les 15 jours », dit-il. La CFDT, elle, est déjà en train de négocier des amendements à la réforme pour son passage au Sénat, notamment sur le départ à 55 ans des salariés handicapés et sur les carrières des femmes.
Non, ce qui pourrait éventuellement inquiéter le locataire de l'Elysée, c’est la mobilisation des jeunes. On le sait, car on se souvient du CPE, c’est quand la « jonction » se fait entre les salariés et les étudiants que le terrain se dérobe sous les pieds d’un gouvernement. Mais Nicolas Sarkozy a pris les devants. La ministre des Universités, Valérie Pécresse, et le ministre de l’Education, Luc Chatel, sont à la manœuvre depuis plusieurs semaines. Vous vous souvenez du débat sur le cumul entre l’aide personnalisée au logement pour l’étudiant et la demi-part fiscale pour enfant à charge pour les parents ? Oublié. On maintient les deux.
Vous vous souvenez de l’annonce du versement d’un dixième mois de bourse aux étudiants ? Ça s’appelle de la prévention.
Est-ce que ca suffira ? Ça, le président ne le sait pas.

Remaniement : il y en a qui risquent d'avoir des surprises

En tout cas, la droite ne semble pas très inquiète. Chacun pense déjà aux places à prendre dans le prochain remaniement. On a l’impression parfois que c’est l’ambiance Club Med. En tout cas, on est loin de celle des manifs. C'est buffet à volonté. Chacun choisit son poste dans le prochain remaniement. Et ça, je peux vous dire que ça agace le président.

Hier mercredi soir, Jean-François Copé, dans un dîner avec des journalistes à Biarritz, a confirmé qu’il avait proposé au Président de reprendre l’UMP mais qu’il ne voulait pas de Matignon. Alain Juppé, lui, a posé ses conditions pour son entrée au gouvernement : « Si l'intérêt général veut que le président de la République souhaite constituer un gouvernement différent, avec ce qu'on appelle des poids lourds et une feuille de route précise, je suis prêt à y réfléchir ». Quant à Eric Woerth, le ministre du Travail et des retraites, il a expliqué en début de semaine qu’il souhaitait « bien sûr » rester au gouvernement après le remaniement, pour deux raisons : « La première est que je considère qu'il n'y a pas d'"affaire Woerth". La seconde raison est que je bénéficie du soutien du président de la République » .
Il y en a qui risquent d’avoir des surprises…

Christophe Jakubyszyn