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Burkini à Grenoble: un "non-sujet" pour le maire Eric Piolle

Eric Piolle, maire de Grenoble au micro de BMTV, le 3 mai 2022

Eric Piolle, maire de Grenoble au micro de BMTV, le 3 mai 2022 - BFMTV

Alors qu'un nouveau règlement, autorisant implicitement le burkini dans les piscines, pourrait être adopté le 16 mai prochain en conseil municipal à Grenoble, Eric Piolle tente de dégonfler la polémique.

Eric Piolle persiste et signe. Dans une vidéo publiée sur son compte Twitter ce lundi, le maire de Grenoble, qui souhaite instaurer la "liberté de se vêtir et de se dévêtir" dans les piscines municipales d'ici cet été, affirme que le port du burkini dans ces lieux est un "non-sujet".

La semaine dernière, Le Parisien dévoilait les contours du texte que portera l'édile le 16 mai prochain en conseil municipal et qui pourrait remplacer la législation actuelle. Auparavant, seul le "maillot de bain une ou deux pièces" était autorisé dans les piscines. Désormais, les "tenues de bain" pourraient être acceptées si le texte est promulgué. Une action qui s'inscrit dans une démarche entamée par la municipalité depuis 2019 sur le règlement intérieur de ces établissements.

"Progrès social"

"Le règlement des piscines, ça devrait être juste un progrès social pour que les femmes puissent se baigner les seins nues comme les hommes et pour que les maillots couvrants pour se couvrir du soleil soient autorisés, pour que les burkinis soient autorisés aussi", estime l'élu isérois.

Selon l'édile, "on s'en fiche de savoir si un maillot couvrant est là pour se protéger du soleil ou pour une raison religieuse". Ce n'est pas la première fois qu'il se montre plutôt favorable au burkini. En février 2022, il avait expliqué, sur France Inter, que, d'après lui, le "burkini n'est pas un problème de laïcité. Vous vous habillez comme vous voulez tant que vous respectez les règles d'hygiène et de sécurité", avait-t-il assuré.

Les oppositions locales l'entendent d'une autre oreille. Elles ont affiché leur profond déssacord, aussi bien par la voix de l'ancien maire de droite de Grenoble, Alain Carignon, que par celle de Laurent Wauquiez, président Les Républicains de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

"Un signe de soumission de la femme"

Laurent Wauquiez avait vivement réagi mardi dernier sur BFMTV, estimant que le burkini était "un signe de soumission de la femme". Le fait "qu'un maire de la République en France aille à ce point de communautarisme, de compromission avec l'islam politique, est un acte très grave", avait-il ajouté.

Dans sa vidéo, Eric Piolle renvoie ces critiques à "un jeu avec l'extrême droite". Il tente également de dégonfler la polémique, en la distinguant des "vrais sujets qui préoccupent les gens", et en vantant le statut de "capitale verte" de Grenoble cette année.

Baptiste Farge