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Politique

Budget 2013: «budget de combat» pour Ayrault, «hyperaustère» pour Le Pen

Jean-Marc Ayrault à la sortie du conseil des ministres

Jean-Marc Ayrault à la sortie du conseil des ministres - -

Le projet de loi de finances 2013 a été présenté par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault comme un « budget de combat » et salué par la majorité. En face, l'opposition dénonce un « bricolage », voire une « hyperaustérité absurde ».

Sans surprise, l'opposition a vivement réagi vendredi à la présentation du budget 2013, dénonçant les choix du gouvernement pour relancer le pays.
Le projet de loi de finances 2013 a été présenté par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault comme un « budget de combat » et salué par la majorité. Les choix budgétaires imposent un effort sans précédent, porté à 20 milliards d'euros pour les ménages et les entreprises, et à 10 milliards d'économies pour l'Etat. Vendredi, Pierre Moscovici, le patron de Bercy, a confirmé l'objectif de ramener le déficit public à 3% du PIB dès 2013, en tablant sur une prévision de croissance de 0,8%.

La majorité applaudit...

Un projet « juste, rigoureux, constructif », pour François Rebsamen, le président du groupe socialiste au Sénat, pour qui « la bataille pour le redressement de notre pays, pour l'emploi, pour le retour de la croissance et du pouvoir d'achat, est bien engagée ».
De la même façon, Bruno Le Roux, président du groupe PS à l'Assemblée nationale, estime que ce budget s'attaque « aux causes de la crise économique et sociale que la droite a léguée : surendettement de l'Etat, inégalité fiscale au service de la rente et des privilèges, désindustrialisation, gaspillage de l'argent public (...). C'est un budget de gauche, à la fois sérieux et tout entier tourné vers le retour de la croissance et de l'emploi (...) C'est un budget sincère, qui ne cache pas les efforts demandés mais protège le pouvoir d'achat des classes populaires et moyennes et répartit l'effort à la mesure des moyens de chacun ».

... l'opposition désapprouve

En face, Gilles Carrez, président UMP de la commission des finances de l'Assemblée, adhère à l'objectif de réduction de la dette, mais à ses yeux, ce budget souffre d'un « immense défaut » : « Il choisit le tout fiscal, le tout augmentation d'impôt et jamais on n'aura infligé, ni aux ménages, ni aux entreprises, un tel choc fiscal ».
« C'est un très mauvais choix, poursuit Gilles Carrez. Il aurait fallu au contraire faire davantage d'économies. Or toutes les économies que nous avions engagées sous la précédente majorité sont aujourd'hui annulées (...). C'est un budget complètement à court terme sans aucune vision. Il n'y a rien sur la compétitivité des entreprises, alors que ça devrait être l'urgence majeure ».
Christian Jacob, le président du groupe UMP de l'Assemblée nationale, prévient d'emblée que « les députés UMP s'opposeront de toutes leurs forces à ce budget irresponsable et inadapté aux défis auxquels la France est confrontée ».
Valérie Pécresse, l'ex-ministre UMP du Budget, affirme pour sa part que « 100% des Français allaient être touchés par les hausses d'impôt », alors que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a parlé de 10%, jeudi soir dans l'émission Des Paroles et des Actes, sur France 2.
La tout nouvelle Union des démocrates et indépendants (UDI) de Jean-Louis Borloo estime, elle, que ce projet de budget « ne répond en rien » aux priorités essentielles du pays : « Ce budget ne fait qu'ajouter de la crise à la crise. Au lieu de proposer un choc de compétitivité (...) le gouvernement impose un choc de fiscalité, estiment les députés centristes de l'UDI, dans un communiqué. Ce budget accentuera encore le fossé entre la France et ses principaux partenaires européens ».

« Hyperaustérité absurde »

A l'extrême droite, Marine Le Pen accuse le gouvernement d'entraîner la France vers un « crash économique et social pour sauver l'euro ».
Pour la présidente du Front national, « le budget adopté ce jour (...) place la France sur le même chemin que la Grèce, l'Irlande, le Portugal et l'Espagne, un chemin qui va droit dans le mur de l'euro (...). Pour sauver des dogmes, la monnaie unique en particulier, on impose à la France une hyper-austérité absurde ».
« Parce que le gouvernement Hollande surestime la croissance, conclut Marine Le Pen, il devra bientôt ajouter 15 milliards d'euros a minima de sacrifices supplémentaires pour les Français ».

La Rédaction avec Reuters